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Les wateringues, un système anti-inondations qui montre ses limites face au changement climatique

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C’est bas l’eau. Sans les wateringues, les inon­da­tions qui ont récem­ment rav­agé le Pas-de-Calais et le Nord auraient été bien plus dévas­ta­tri­ces.

Ce sys­tème mil­lé­naire de 1 500 kilo­mètres de canaux et de fos­sés éten­dus sur 1 000 km² de pold­er (une terre gag­née sur la mer) dans les deux départe­ments régule le niveau des eaux et per­met l’évacuation des excé­dents à la mer. À marée basse, le niveau de la mer est inférieur à celui des canaux des wateringues, per­me­t­tant à l’eau de s’écouler — c’est l’évacuation «grav­i­taire». À marée haute, les «portes» des wateringues sont clos­es pour éviter l’intrusion de l’eau de mer dans les canaux, tan­dis que des pom­pes per­me­t­tent d’absorber les éventuels excès d’eau (notam­ment liés à de fortes pluies, comme ces derniers jours).

Mal­heureuse­ment, le dis­posi­tif a été sur­passé par l’intensité des pré­cip­i­ta­tions. Aujourd’hui, le réseau mon­tre ses lim­ites face au change­ment cli­ma­tique, puisque la mon­tée du niveau de la mer com­plique l’évacuation des eaux, tan­dis que l’intensification des pré­cip­i­ta­tions aug­mente le risque d’inondations.

«Il faut absol­u­ment qu’on ren­force le sys­tème. Cela ne passe pas seule­ment par le pom­page, mais aus­si par l’entretien des cours d’eau ou l’aménagement du ter­ri­toire. Ça veut dire lim­iter l’artificialisation des sols, éviter de con­stru­ire à cer­tains endroits, surélever et équiper les maisons, amélior­er la récupéra­tion d’eau plu­viale ou les bassins de réten­tion…», détaille Bertrand Ringot, maire de Grav­e­lines (Nord) et prési­dent de l’Institution inter­com­mu­nale des wateringues (IIW). L’adaptation de ce sys­tème n’est ni plus ni moins que la con­di­tion de la survie des 450 000 habitant·es de ce ter­ri­toire grig­noté sur la mer.

Pho­to d’il­lus­tra­tion : Un des nom­breux fos­sés du réseau des wateringues © Titico~commonswiki / Wiki­me­dia