Les pays de l’Union européenne manquent l’occasion d’une relance verte

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Relances à incendies. Les États européens font pass­er pour « verts » des plans de relance qui ne le sont pas et s’ap­prê­tent à man­quer col­lec­tive­ment les objec­tifs qu’ils se sont fixésrévèle le site Green Recov­ery Track­er.

En mai 2020, alors que la pandémie de Covid-19 met­tait à genoux des pans entiers de l’é­conomie mon­di­ale, les dirigeant·e·s des 27 ont promis d’u­tilis­er les fonds de sec­ours pour relancer l’Europe sur des bases plus vertes. L’enveloppe de 750 mil­liards d’eu­ros dédiée au sauve­tage de l’économie européenne fut ain­si con­di­tion­née au fléchage d’au moins 37 % des investisse­ments nationaux vers des pro­jets liés à la tran­si­tion écologique. Un an plus tard, 23 des 27 plans nationaux sont arrivés sur le bureau de la Com­mis­sion européenne. Et pour l’in­stant, l’au­to-sat­is­fecit général ne résiste pas à l’analyse des experts du site Green Recov­ery Track­er.

Le graphique dis­tingue en vert fon­cé les pro­grammes co-financés par le fonds de relance européen et en vert clair l’ensemble des mesures de relance des Etats. © Green Recov­ery Track­er

L’ex­a­m­en détail­lé de 15 d’en­tre eux révèle que la plu­part ne respectent pas l’ob­jec­tif des 37% d’in­vestisse­ments verts. Seule la Fin­lande y parvient avec un taux de 42% con­tre 13% pour l’I­tal­ie. La France fait par­tie des mauvais·es élèves avec son plan France Relance de 100 mil­liards d’eu­ros présen­té en sep­tem­bre 2020. 23% des finance­ments sont des­tinés à la tran­si­tion écologique, mais 22% sont iden­ti­fiés comme négat­ifs pour le cli­mat et 32% impos­si­bles à déter­min­er.

Le Green Recov­ery Track­er souligne en out­re qu’« il y a un risque sig­ni­fi­catif que des mesures qui ont l’air vertes à pre­mière vue finis­sent par béné­fici­er aux éner­gies fos­siles ». Il prend l’ex­em­ple de pro­grammes des­tinés à financer les économies d’én­er­gies qui sub­ven­tion­nent le rem­place­ment des chaudières au fioul par des équipements au gaz, en Ital­ie, en Pologne ou en République Tchèque.

Au final, il estime qu’au­cun des plans ne per­me­t­tra d’at­tein­dre les objec­tifs cli­ma­tiques de l’U­nion européenne, d’une réduc­tion de 55% des émis­sions de CO2 d’ici 2030 (Vert). Sauf si la Com­mis­sion européenne fait preuve de fer­meté dans l’examen des plans nationaux.