COFeux. Les feux qui ont dévasté l’Amérique du Nord, la Sibérie et la Méditerranée cet été ont rejeté des quantités inédites de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère.
Les images des incendies-monstres en provenance de Grèce ou de Californie sont encore imprimées sur nos rétines. L’été qui vient de s’achever fut hors norme en tout point. A l’échelle de la planète, il fut le plus chaud jamais mesuré : la température relevée entre juin et août s’est élevée de près d’un degré au-dessus de la moyenne des trente dernières années (Copernicus). La chaleur a rendu les forêts sèches et inflammables dans des proportions jamais observées.
Comme l’a dévoilé mardi Copernicus, programme européen de surveillance de la planète, les incendies ont battu tous les records. « Ce qui sort de l’ordinaire, c’est le nombre des incendies, la taille des zones brûlées, leur intensité et leur persistance », a expliqué Mark Parrington, expert au service de Copernicus dédié à l’observation de l’atmosphère. En Sibérie, par exemple, certains feux qui ont débuté en juin sont toujours en activité.

Résultat : ces incendies ont libéré du CO2 comme jamais auparavant. En juillet, 1 259 millions de tonnes (mégatonnes) stockées dans le sol et les végétaux ont été relâchées. Un record absolu, battu dès le mois suivant, avec 1 385 mégatonnes en août. Soit l’équivalent de trois années d’émissions de la France libérées chaque mois.
En Californie, ravagée par le plus important feu de son histoire – le Dixie Fire, et dans la république russe de Sakha, située au nord-est de la Sibérie, les émissions sont deux fois supérieures au précédent record, qui date seulement de 2020. En à peine deux mois, plus de 2,6 gigatonnes (milliards de tonnes) de CO2 ont ainsi regagné l’atmosphère, aggravant encore un peu plus l’effet de serre à l’origine du réchauffement planétaire. A titre de comparaison, la totalité de l’humanité en a rejeté 36 gigatonnes en 2019.
Outre les émissions de CO2, les incendies ont créé d’importants épisodes de pollution atmosphérique dans l’hémisphère nord et ont détruit de vastes zones forestières, réservoirs de biodiversité et puits naturels de carbone.