Ecole buissonnière. Plusieurs organisations étudiantes réclament que l’écologie figure dans tous les programmes, ainsi que le suggère un rapport commandé, puis mis de côté, par le ministère de l’enseignement supérieur.
En février 2020, l’éminent climatologue Jean Jouzel était missionné par la ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal, pour trouver comment mettre de l’écologie dans tous les programmes universitaires. Remis en juillet suivant, son rapport dresse un constat sévère : « la transition écologique n’est enseignée que de façon marginale, quand elle l’est ».
Les auteur·rice·s proposent un ambitieux plan de transformation sur cinq ans afin de parvenir à ce « que 100 % des apprenants […] soient formés » à ces enjeux. Associant universitaires et étudiant·e·s, le groupe de travail a défini un corpus de connaissances sur l’écologie, fait l’inventaire de leviers de transformation des programmes, et propose une feuille de route à la ministre… pour une mise en pratique dès la rentrée 2020. Hélas, le ministère a laissé le document – et ses recommandations – prendre la poussière.
« Le rapport avait été pensé pour que des actions rapides soient lancées dès septembre. […] Nous sommes très déçu·e·s. » indique à Vert Pia Benguigui, présidente du Réseau Français des Etudiants pour le Développement Durable (REFEDD). Des organisations aussi différentes que l’UNEF, la FAGE ou la Conférence des Présidents d’Université sont parvenues à un accord sur les sujets cruciaux de l’écologie, c’est une vraie avancée ». Dans un communiqué commun, les organisations étudiantes exigent que les recommandations du rapport soient mises en œuvre sans délai.
En début d’année déjà, HEC réclamait une direction plus écolo (Vert). Signé par 32 000 étudiant·e·s, le manifeste Pour un réveil écologique plaidait, dès 2018, pour une intégration des enjeux environnementaux à l’ensemble des programmes du supérieur.