À l’abordage. Originaires de Namibie, d’Ouganda, du Mexique et du Bangladesh, quatre jeunes activistes pour le climat venu·e·s en bateau à Glasgow ont enfin pu débarquer hier, après avoir été bloqué·e·s sur l’eau par les autorités.
Jakapita Faith Kandanga, Farzana Faruk Jhumu, Edwin Namakanga et Maria Reyes sont tous les quatre membres du mouvement Fridays for Future MAPA (Most Affected People and Areas), qui réunit des jeunes qui vivent dans les zones les plus touchées par le changement climatique, souvent absents des négociations climat alors qu’ils en sont les premières victimes. Ces quatre représentant·e·s cherchaient donc à rejoindre la COP26 pour faire entendre leur voix.
L’ONG Greenpeace avait mis à disposition son célèbre bateau Rainbow Warrior – troisième du nom et fonctionnant principalement grâce à des voiles. Mais impossible d’obtenir l’autorisation des autorités pour s’amarrer au port de Clyde, à proximité de Glasgow, avec menace d’action de la part de la police si le bateau poursuivait son chemin. Il aura finalement fallu négocier en insistant sur l’importance de leur présence à la conférence climat pour que les autorités consentent à les laisser débarquer.

Fridays For Future MAPA met en avant la dimension intersectionnelle du changement climatique. Ce sont les habitant·es des territoires du Sud (Afrique, Amérique latine, îles du Pacifique, etc.) ainsi que les communautés marginalisées (les peuples autochtones, les personnes racisées, les femmes, les personnes LGBT+) partout dans le monde qui en sont les plus affecté·e·s, souligne l’organisation. « Nous sommes les moins responsables de l’urgence climatique, pourtant nous sommes celles et ceux qui en subissons le plus les conséquences », alertent ses militant·e·s.
L’arrivée des quatre jeunes engagé·e·s au sein de Fridays for Future MAPA est d’autant plus primordiale que cette COP va être « la plus blanche et la plus privilégiée » des conférences climat, a dénoncé hier au Guardian la COP26 Coalition, qui réunit plusieurs mouvements et individus engagés en faveur de la justice climatique. Jusqu’à deux tiers des personnes qu’elle aidait à voyager jusqu’à Glasgow ont dû renoncer en raison de problèmes liés à l’obtention d’un visa ou d’une accréditation, à l’absence de vaccins contre le Covid-19 offerts sur place à ces délégué·e·s comme prévu initialement ou à la rareté et au prix des logements à Glasgow.