Le panorama

Le palmarès des plus belles photos de nature de l’année

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Place de cliché. Le pal­marès du con­cours annuel Nature pho­tog­ra­ph­er of the year a été annon­cé mar­di, récom­pen­sant le Russe Dmit­ry Kokh et sa « Mai­son des ours ». Pas moins de 20 952 images, venues de 96 pays, étaient en lice pour la sep­tième édi­tion de cet événe­ment, selon l’organisation néer­landaise Nature talks qui met sur pied le con­cours. La rédac­tion de Vert vous dévoile ses pho­tos préférées, mais vous pou­vez retrou­ver toutes les images de la sélec­tion finale ici.

La photo lauréate : « La Maison des ours »

© Dmit­ry Kokh / NPOTY 2022

Un mur jaune défraichi dans la brume. Sur le per­ron et à la fenêtre, deux ours polaires sont instal­lés comme chez eux dans une mai­son délabrée de l’Arctique. Des décen­nies après le départ des habitant·es, ces grands mam­mifères et leurs con­génères ont pris leurs ais­es dans les bâti­ments délais­sés de l’île de Kolyuchin.

Prise avec un drone équipé d’hélices silen­cieuses en sep­tem­bre 2021, la pho­to est tirée d’une série qui avait déjà attiré l’attention des médias et du pub­lic. Elle vaut au russe Dmit­ry Kokh le titre de « Pho­tographe de la nature » de l’année… et un prix de 3000 euros. Plutôt spé­cial­iste des gros ani­maux marins, le gag­nant décrit cette série d’images comme « des instan­ta­nés d’une pré­mo­ni­tion reflé­tant ce qui pour­rait se pass­er dans un avenir pas si loin­tain. Le monde tel que nous le con­nais­sons est très frag­ile, et l’é­tat actuel du monde — des con­flits poli­tiques et des ten­sions nucléaires à la crise cli­ma­tique — sig­ni­fie que la fin pour­rait très bien être proche ».

Dans la catégorie Oiseaux

© Knut Sverre Horn / NPOTY 2022

C’est à un jour­nal­iste norvégien atten­tif à la vie des mou­ettes urbaines que revient le prix dans la caté­gorie Oiseaux. À con­tre­jour, der­rière une fenêtre, on devine la sil­hou­ette d’un oisil­lon qui reçoit la bec­quée, au soleil de minu­it. C’est l’un des clichés qu’a préféré la pho­tographe française spé­cial­iste du monde sauvage Myr­i­am Dupouy, mem­bre du jury : « La lumière attire l’at­ten­tion sur des moments sim­ples, mais ten­dres. Nous voyons ici un œil de pho­tographe puis­sant. Et en même temps, un regard mer­veilleuse­ment fur­tif sur un moment intime ».

Dans la catégorie Paysages

© Hel­ga Urbán / NPOTY 2022

Prise grâce à un drone, cette image intri­g­ante par ses formes et ses tex­tures a été cap­turée au-dessus d’un lac du nord est de la Hon­grie. La pho­tographe Hel­ga Urbán explique avoir exploré les « lacs de mine » de sa région pour trou­ver le lac de Sajószöged. « Après l’ac­tiv­ité minière, les puits aban­don­nés se sont rem­plis d’eau, for­mant des lacs. Ceux-ci sont petits et très pro­fonds. J’ai véri­fié presque tous les lacs à la recherche de tex­tures intéres­santes et j’ai vu de nom­breux mir­a­cles », racon­te-t-elle.

Dans la catégorie Mammifères

© Sascha Fon­se­ca / NPOTY 2022

Une pan­thère des neiges, ani­mal rare et men­acé, évolue tran­quille­ment devant un paysage grandiose, la chaîne de mon­tagnes du Ladakh, en Inde. Elle a été immor­tal­isée à l’aide d’un piège pho­tographique dont la pose, en alti­tude, a représen­té un véri­ta­ble défi.

Dans la catégorie Photos sous-marines

© Kazushige Horiguchi / NPOTY 2022

Nul besoin de descen­dre vingt mille lieues sous les mers pour trou­ver de la magie. Dans cette prise de vue, le pho­tographe ital­ien Mar­co Gaiot­ti, un des cinq mem­bres du jury, voit une « image frac­tion­née [qui] com­bine deux ambiances dif­férentes, se déroulant en même temps au-dessus et au-dessous de l’eau. Un paysage som­bre et orageux au-dessus de l’eau con­traste avec la vie apparem­ment calme et immo­bile sous la sur­face, représen­tant des cra­pauds qui pon­dent des œufs. Les gouttes de pluie qui touchent la sur­face de l’eau sont le point de con­tact entre ces deux mon­des dif­férents. »

Mais aussi celles qui n’ont pas gagné…

© Nitin Son­awana / NPOTY 2022

Cette image, en lice dans la caté­gorie Oiseaux, est une scène de chas­se inat­ten­due prise près d’Aurangabad, en Inde. Elle n’a pas gag­né le prix. Pour le con­texte, il faut s’en référ­er au pho­tographe : « Après l’hiv­er, la plu­part des agricul­teurs brû­lent leurs déchets de récolte et, à cause du feu, les insectes volent pour sauver leur vie et les dron­gos noirs prof­i­tent de cette sit­u­a­tion ».

© Ghe­o­rghe Popa / NPOTY 2022

Mali­cieuse­ment inti­t­ulée Yin and yang, cette pho­togra­phie aéri­enne représente le lac Cue­jdel en Roumanie, lorsqu’il est gelé. « La neige fraîche et les fis­sures de la glace ont créé ces formes qui ressem­blent à des neu­rones ou sim­ple­ment à des cel­lules », explique l’auteur, qui mène un pro­jet au long cours bap­tisé Ice anato­my.

© Jan van IJken / NPOTY 2022

Avec cette image, le pho­tographe néer­landais nous dévoile le monde secret et invis­i­ble du planc­ton micro­scopique vivant. Ici, une puce d’eau douce porte des embryons en développe­ment. « Ces organ­ismes d’une beauté stupé­fi­ante, très divers et nom­breux, sont incon­nus de la plu­part d’en­tre nous, car ils sont invis­i­bles à l’œil nu. Pour­tant, ils se promè­nent sous la sur­face de toutes les eaux qui nous entourent », s’amuse Jan van Ijken.

© Cédric Tamani / NPOTY 2022

Le pho­tographe suisse immor­talise là des mines de sel de Nami­bie. Les fla­mants ros­es qui s’envolent sont venus trou­ver de la nour­ri­t­ure comme des écreviss­es, des mol­lusques et des insectes ou des algues.

© David Jerez Drager / NPOTY 2022

Le spec­ta­cle n’est pas tou­jours au bout du monde puisque cette pho­to a été prise à Guadala­jara, en Espagne, tout à côté de chez David Jerez Drager. Cachée dans le trou lais­sé par une graine de tour­nesol tombée, une petite araignée est à l’affut. Le pho­tographe a inti­t­ulé cette image « Con­fine­ment au sep­tième gauche », car il y voit un clin d’œil à cette péri­ode où le monde a vécu avec « pour seule con­nex­ion au monde extérieur, une minus­cule fenêtre ».