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«Le Kremlin peut se réjouir» : l’administration Trump ferme le service national de lutte contre la désinformation au nom de la «liberté d’expression»

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Menteur de gloire. L’agence américaine de lutte contre la désinformation a définitivement fermé ses portes mercredi. Les expert·es alertent pourtant sur les risques liés aux campagnes de manipulation venues de Chine et de Russie.

Une agence «qui a dépensé des millions de dollars pour faire taire et censurer activement les voix des Américains». Voilà comment Marco Rubio, chef de la diplomatie américaine, a présenté la seule agence fédérale de son pays qui traquait et contrait la désinformation en provenance des pays étrangers.

Marco Rubio. ©️ Gage Skidmore/Wikimedia

Mercredi, le secrétaire d’État américain (l’équivalent du ministre des affaires étrangères en France) a annoncé la fermeture du Counter foreign information manipulation and interference – le «service de lutte contre la manipulation de l’information et les ingérences étrangères», en français. Motif officiel : «défendre la liberté d’expression des Américains».

«Au cours de la dernière décennie, des Américains ont été calomniés, licenciés, inculpés et même emprisonnés pour avoir simplement exprimé leur opinion. Cela prend fin aujourd’hui», a écrit Marco Rubio sur X (ex-Twitter). Ned Price, ancien porte-parole du département d’État, a répondu sur ce même réseau social : «Il s’agit d’un portrait profondément trompeur et peu sérieux d’une organisation qui se consacre à l’identification des opérations de désinformation étrangères, principalement russes.»

«L’Amérique encore plus vulnérable»

Dans un entretien accordé au site Foundation for freedom online et diffusé par ses propres équipes, Marco Rubio a estimé que l’argent économisé par la fermeture de ce service servirait à «défendre la liberté d’expression, qui est menacée dans le monde entier, y compris dans des pays alliés», notamment en Europe. Selon lui, l’agence coûtait «chaque année plus de 50 millions de dollars au contribuable» américain. Il n’a en revanche pas cité la Russie ou la Chine parmi les menaces à la liberté d’expression.

Ce service, fondé en 2016, quelques mois avant une première élection de Donald Trump marquée par des accusations d’ingérence russe, a été la cible récurrente de critiques par les républicains. Elon Musk l’avait qualifié de «pire censeur au sein de l’État américain» et de «menace pour la démocratie».

Cité par Politico, un responsable du département d’État, qui a requis l’anonymat par crainte de représailles, a déclaré que «le Kremlin et le Parti communiste chinois peuvent aujourd’hui se réjouir. […] Une nouvelle faille a été créée dans notre sécurité nationale, rendant l’Amérique encore plus vulnérable.»

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