Dans l'actu

Le Japon s’apprête à déverser l’eau de Fukushima dans l’océan pacifique

  • Par

Des eaux pas déso. Mar­di 13 avril, le gou­verne­ment japon­ais a décidé de dévers­er dans l’océan l’eau pol­luée qui sert tou­jours à refroidir la cen­trale de Fukushi­ma.

Il y a dix ans, le 11 mars 2011, à la suite d’un séisme, la côte paci­fique du Japon est bal­ayée par un puis­sant tsuna­mi. Une série de destruc­tions et de défail­lances entraîne la fusion de trois réac­teurs de la cen­trale de Fukushi­ma Dai­ichi (lire notre arti­cle à ce sujet). Depuis lors, ceux-ci sont con­stam­ment refroidis à l’aide d’im­menses quan­tités d’eau : 141 tonnes par jour. Le 18 mars, 1,25 mil­lion de tonnes d’eau dor­maient dans plus de 1 000 réser­voirs.

Les réac­teurs 1, 2 et 3 sont entrés en fusion entre le 11 et le 14 mars. 50 employés sont restés sur place pour empêch­er la fusion du coeur de ces réac­teurs, syn­onyme de cat­a­clysme © DR

Prévue pour l’au­tomne 2022, la sat­u­ra­tion des réser­voirs d’eaux pol­luées est immi­nente. Depuis des années, le pays était à la recherche de la solu­tion la moins dom­mage­able pour évac­uer le trop-plein. Mar­di, le pre­mier min­istre japon­ais Yoshi­hide Suga a annon­cé que l’eau serait déver­sée dans l’océan Paci­fique (AFP).

L’opéra­tion devrait débuter dans deux ans. Pour l’heure, mal­gré un pre­mier traite­ment, l’eau reste à 80% chargée de soix­ante-deux nucléides, dont du stron­tium-90 et du cési­um-137, à des niveaux supérieurs aux normes envi­ron­nemen­tales, explique le Monde. Tep­co, la com­pag­nie pro­prié­taire de la cen­trale, promet qu’un sec­ond traite­ment per­me­t­tra de faire baiss­er ces valeurs. Puis, un proces­sus de dilu­tion devrait dimin­uer la teneur en tri­tium. Mais quid de l’im­pact de cette sub­stance radioac­tive sur la vie marine ? « Les con­nais­sances rel­a­tives au com­porte­ment du tri­tium dans les organ­ismes aqua­tiques sont lim­itées et rel­a­tive­ment anci­ennes », indique l’In­sti­tut de radio­pro­tec­tion et de sûreté nucléaire, dans une note.

Une déci­sion qui promet d’être très impop­u­laire. Relayé par l’AFP, un sondage de la chaîne de télévi­sion NHK pub­lié en mars indi­quait que 51% des Japonais·es étaient opposé·e·s à cette solu­tion, con­tre 18% qui la soute­naient. Green­peace Japon, fédéra­tions de pêcheurs et de con­som­ma­teurs ont verte­ment cri­tiqué le choix du gou­verne­ment.