Le Haut-Conseil pour le climat pointe (une fois encore) le manque d’ambition climatique d’Emmanuel Macron

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Les émis­sions français­es bais­sent, mais ce n’est pas franche­ment le résul­tat de l’ac­tion de l’exé­cu­tif, qui reste très insuff­isante pour attein­dre les objec­tifs nationaux et européens, note le Haut-Con­seil pour le cli­mat (HCC).

En 2019, le rythme de baisse des émis­sions français­es de gaz à effet de serre s’est légère­ment accéléré (− 1,9 % sur un an), per­me­t­tant l’é­conomie de 8,6 mil­lions de tonnes de CO2, indique le HCC dans son rap­port annuel, pub­lié mar­di. En 2020, en rai­son de la pandémie, les émis­sions pour­raient avoir chuté de 9%. Si le Haut-con­seil souligne quelques amélio­ra­tions dans les secteurs des bâti­ments, de l’industrie et de la trans­for­ma­tion d’énergie, cette appar­ente embel­lie est davan­tage le fait de fac­teurs externes — un hiv­er his­torique­ment chaud, suivi de la pandémie — que de trans­for­ma­tions pro­fondes. Pre­mière source de CO2 avec 31% du total nation­al, les trans­ports voient, par exem­ple, leurs émis­sions stag­n­er.

Instance d’expert·e·s nom­mée par Emmanuel Macron en 2018, le Haut-Con­seil pour le cli­mat n’a eu de cesse de point­er du doigt les lim­ites de son action en la matière. © HCC

Par­mi ses remar­ques, le HCC déplore que les textes de loi ne soient tou­jours pas sérieuse­ment éval­ués au regard de leurs con­séquences poten­tielles sur le cli­mat. Même le pro­jet de loi « cli­mat et résilience », qui vient de quit­ter le Sénat, n’a pas fait l’ob­jet d’une étude chiffrée de son impact en matière d’émis­sions.

La France accu­mule un retard impor­tant par rap­port aux objec­tifs qu’elle s’est fixés dans sa Stratégie nationale bas-car­bone, feuille de route pour attein­dre la neu­tral­ité car­bone en 2050. Aus­si, alerte le HCC, le rythme de réduc­tion devra pra­tique­ment dou­bler dès 2021 pour attein­dre au moins 3% par an, puis 3,3 % en moyenne sur la péri­ode 2024–2028.

En avril 2020, sachant qu’il avait raté ses objec­tifs annuels pour la péri­ode 2015–2018, le gou­verne­ment avait choisi de relever les pla­fonds d’émis­sions pour les années suiv­antes, repor­tant l’essen­tiel de l’ef­fort de réduc­tion à 2023 et au-delà.

L’ac­croisse­ment de l’ef­fort nation­al est d’au­tant plus cru­cial que la France, qui avait prévu de réduire de 40% ses émis­sions d’i­ci 2030, devra se soumet­tre au nou­v­el objec­tif européen de ‑55% à la fin de la décen­nie.