Fort Bayard. Lundi, le directoire du groupe de presse Bayard a annoncé qu’Alban du Rostu, ex-collaborateur du milliardaire d’extrême droite Pierre-Edouard Stérin, n’allait finalement pas rejoindre l’entreprise comme directeur de la stratégie et du développement. Un soulagement pour les salarié·es, qui avaient été nombreux·ses à manifester contre cette nomination.
Lundi dernier, la nouvelle avait fait bondir les salarié·es du groupe Bayard, qui édite La Croix, Notre temps, Phosphore, Okapi, etc. : le nouveau président du directoire, François Morinière voulait recruter Alban du Rostu comme directeur de la stratégie et du développement.
Alban du Rostu n’est pas n’importe qui puisqu’il a dirigé le Fonds du bien commun de Pierre-Edouard Stérin et qu’il a participé à la mise sur pied de Périclès : le projet secret à 150 millions d’euros du milliardaire, révélé cet été par l’Humanité, qui vise à mener la bataille culturelle et faire triompher sa vision du monde identitaire et réactionnaire.
Cette nomination chez Bayard, dernier épisode d’une inquiétante série de décisions du même genre, donnait le sentiment d’un virage conservateur pour ce groupe qui cultive de longue date son ouverture et son indépendance d’esprit, y compris vis-à-vis de l’Église. Pour rappel, Bayard appartient à la congrégation religieuse catholique des Assomptionnistes.
Les salarié·es avaient manifesté devant le siège du groupe jeudi dernier pour s’opposer à cette nomination. Avec succès, puisque le directoire vient d’annoncer qu’il renonçait à cette nomination.
Autre bonne nouvelle : le groupe Bayard revendra aussi ses parts dans l’école de journalisme ESJ Paris qu’il avait acquises en compagnie de Vincent Bolloré, il y a quelques semaines.
L’intersyndicale de Bayard revendique une «victoire sur toute la ligne».