Le Grand-Est tente de préparer ses forêts au réchauffement climatique

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Ça sent (plus) le sapin ! Dans le Grand-Est, dont les bois sont rav­agés par les con­séquences du réchauf­fe­ment cli­ma­tique, l’Of­fice nation­al des forêts (ONF) va tester de nou­velles espèces qui fer­ont, peut-être, les forêts de demain.

Trois étés de sécher­esse à la suite, des hivers trop doux qui lais­sent pro­lifér­er les scolytes — des insectes ravageurs qui vam­pirisent les arbres et les tuent… Les sept plaies d’E­gypte sem­blent s’a­bat­tre sur les forêts du Nord-Est de la France.

Pour ten­ter d’adapter ces dernières à la chaleur qui s’ag­grave, rap­porte France Inter, l’ONF a mis sur pied un pro­gramme bap­tisé « Îlots d’avenir ». Cyprès d’Ari­zona, pin de Macé­doine et autres chênes méditer­ranéens… Dix nou­velles essences seront plan­tées sur quelque 100 par­celles de la région. L’ob­jec­tif : trou­ver quelles espèces s’ac­cou­tumeront le mieux aux sols locaux et per­me­t­tront de main­tenir une forêt par 2, 3 ou 4°C de réchauf­fe­ment. 

Par­mi les défis posés aux expert•e•s de l’ONF : refonder des forêts « mosaïques », peu­plées de nom­breuses espèces dif­férentes. Vastes champs ne comp­tant qu’une seule essence, les mono­cul­tures d’ar­bres sont par­ti­c­ulière­ment peu résiliantes face aux men­aces : « Lors des épisodes de dépérisse­ment des épicéas, on aurait eu deux espèces d’ar­bres dif­férentes, on aurait coupé tous les épicéas mais on aurait gardé une deux­ième espèce, racon­te à France Inter Lil­ian Duband, référent change­ment cli­ma­tique de l’ONF pour le Grand-Est. La forêt aurait été “claire”. Mais au moins, il y aurait encore une forêt. »

Il fau­dra dix à vingt ans pour tir­er les con­clu­sions de cette expéri­men­ta­tion. Reportage à lire sur le site de France Inter