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Le chat forestier fait son retour dans le Sud de la France 

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Chat fait plaisir. Seul félin sauvage en Europe avec le lynx, le chat foresti­er gagne du ter­rain en France après avoir sérieuse­ment décliné au cours du siè­cle dernier. 

Si Felis sil­vestris sil­vestris – son nom latin – était présent dans toute la France au début du 20e siè­cle, il fut non seule­ment chas­sé, mais aus­si vic­time de l’in­ten­si­fi­ca­tion de l’agriculture et de l’ur­ban­i­sa­tion. Après plus d’un an d’ob­ser­va­tions de ter­rain, l’as­so­ci­a­tion Nature en Occ­i­tanie a finale­ment annon­cé au mois de décem­bre avoir retrou­vé sa trace sur le mas­sif de la Mon­tagne-Noire (Aude). Une preuve de l’agrandissement de son aire de répar­ti­tion naturelle – l’Of­fice français de la bio­di­ver­sité (OFB) avait déjà iden­ti­fié deux noy­aux de pop­u­la­tion, l’un dans le quart nord-est du pays et l’autre dans les Pyrénées. Selon Le Monde, par­ti sur les traces de l’an­i­mal dans les forêts de l’Aude, « l’ex­pan­sion du chat foresti­er sem­ble s’ac­célér­er depuis quelques années » et on le trou­ve aujourd’hui dans 54 départe­ments français. 

Un chat foresti­er (Felis sil­vestris sil­vestris) au parc des félins de Lumigny-Nesles-Ormeaux (Seine-et-Marne). © Abu­joy

Par­mi les raisons qui expliquent ce retour : la déprise agri­cole – le recul de l’ac­tiv­ité de cul­ture ou d’él­e­vage – et la pro­gres­sion des forêts, son habi­tat naturel. Ce chas­seur noc­turne très dis­cret, qui ressem­ble beau­coup au chat domes­tique, est pro­tégé depuis 1979. Mais les obser­va­teurs restent inqui­ets, car les deux espèces ont ten­dance à se repro­duire ensem­ble. 70 % des chats de la Mon­tagne noire seraient hybridés, alerte Nature en Occ­i­tanie qui s’ap­puie sur des analy­ses réal­isées par le Lab­o­ra­toire de géné­tique de la con­ser­va­tion de l’université de Liège (Bel­gique). D’après Sébastien Dev­il­lard, chercheur en écolo­gie évo­lu­tive, inter­rogé par le Monde, on compterait « 10 à 20 % » d’hy­bri­da­tion en moyenne au niveau nation­al, un taux qui pour­rait déjà « con­stituer une men­ace pour [la] con­ser­va­tion [de cette sous-espèce] ». 

« Sans actions de notre part, la pop­u­la­tion de chats forestiers présente en Mon­tagne noire – à peine décou­verte – est poten­tielle­ment vouée à dis­paraître », met en garde l’as­so­ci­a­tion, qui appelle à une stéril­i­sa­tion plus mas­sive des 14 mil­lions de chats domes­tiques.