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L’association négaWatt met en garde contre les « fausses bonnes idées » pour sortir de la dépendance russe

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Et main­tenant, on fait watt ? L’as­so­ci­a­tion négaWatt vient de présen­ter son pro­jet pour affranchir la France de la vul­néra­bil­ité liée aux hydro­car­bu­res russ­es et ce, en sept ans seule­ment. Si le pro­gramme pos­sède de nom­breux points com­muns avec celui de la Com­mis­sion européenne, il affiche des ambi­tions élar­gies.

Prin­ci­pale solu­tion mise en avant par l’association spé­cial­iste de la tran­si­tion énergé­tique : le développe­ment du pho­to­voltaïque et de l’éolien. De nom­breux pro­jets en France atten­dent seule­ment une autori­sa­tion admin­is­tra­tive pour démar­rer. En accélérant les procé­dures, 2 800 mégawattheures (MW) de solaire pho­to­voltaïque et 2 200 MW d’éolien pour­raient ain­si être mis en ser­vice dans les mois qui vien­nent pour un poten­tiel de pro­duc­tion de 10 térawattheures (TWh).

L’efficacité de cette mesure com­pléterait celle de l’injection de bio­méthane dans les réseaux de gaz. Celui-ci représente aujourd’hui 4,4 TWh par an, alors que les pro­jets en « file d’attente » per­me­t­traient d’atteindre une pro­duc­tion annuelle d’environ 25 TWh, rem­plaçant directe­ment la moitié du gaz russe importé chaque année par l’Union européenne.

Une large part de la con­som­ma­tion actuelle d’hydrocarbures russ­es pour­rait être cou­verte par des mesures immé­di­ates de sobriété énergé­tique. Par­mi celles-ci : éco­con­duite, lim­i­ta­tion de vitesse à 110 km/h et réduc­tion des déplace­ments pour dimin­uer la con­som­ma­tion de pét­role ; extinc­tion noc­turne de l’éclairage, iso­la­tion des bal­lons d’eau chaude et abaisse­ment de 1°C du chauffage dans les bâti­ments pour réduire celle du gaz et de l’électricité. Autant de mesures qu’il est pos­si­ble de met­tre en place sans atten­dre.

NégaWatt met aus­si en garde con­tre ce qu’elle con­sid­ère comme de « fauss­es bonnes idées » pour sor­tir de la dépen­dance russe, comme le lance­ment de « nou­velles routes du gaz » à base de ter­minaux GNL ou la con­struc­tion de nou­velles cen­trales nucléaires qui ne fonc­tion­neraient pas « avant plusieurs décen­nies ». L’association souligne les risques qu’en­gen­dre cette source d’énergie du fait de « l’accumulation de déchets et la néces­sité de maîtris­er leur ges­tion dans un cadre trans­généra­tionnel ». Sans compter que 20 % des appro­vi­sion­nements en ura­ni­um de l’Union européenne provi­en­nent de la Russie, et que 18 réac­teurs de tech­nolo­gie russe sont en fonc­tion­nement dans cinq pays de l’UE.