La prise de conscience écologique atteint un seuil critique au niveau mondial

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Non retour. Selon un sondage géant réal­isé par l’ONU, l’ur­gence cli­ma­tique est désor­mais une préoc­cu­pa­tion pour l’ensem­ble de l’hu­man­ité.

Hier, le pro­gramme des nations unies pour le développe­ment (PNUD) a dévoilé les résul­tats de « la plus grande enquête jamais menée sur l’opin­ion cli­ma­tique des peu­ples ». 1,2 mil­lion de répondant•e•s, issu•e•s de 50 pays ont par­ticipé à un court sondage – envoyé sur mobile – que l’u­ni­ver­sité d’Ox­ford a ensuite analysé selon des critères géo­graphiques et socio-démo­graphiques.

64% des sondé•e•s ont indiqué que le change­ment cli­ma­tique con­sti­tu­ait une « urgence », révèle le PNUD. Le niveau de préoc­cu­pa­tion atteint 74% dans les petits États insu­laires dont l’avenir est com­pro­mis par l’élé­va­tion du niveau des océans. L’in­quié­tude est cor­rélée au niveau de vie des pays, pas­sant de 74% pour les pays à hauts revenus à 58% pour les pays les moins dévelop­pés. Au niveau nation­al, le Roy­aume-Uni, l’I­tal­ie et le Japon affichent des taux de préoc­cu­pa­tion record de 80%.

“Ne brûlez pas mon futur”. Selon l’é­tude du PNUD, la con­science écologique est plus élevée chez les jeunes. Près de 70% des moins de 18 ans jugent que le change­ment cli­ma­tique est une urgence, con­tre 58% des plus de 60 ans. ©Flickr /Social­ist Appeal

Par­mi les critères socio-démo­graphiques exam­inés (âge, genre, revenus…), le niveau d’é­d­u­ca­tion est le critère le plus décisif dans la prise de con­science écologique, remar­que le PNUD. « Les exi­gences en ter­mes de lutte con­tre le change­ment cli­ma­tique atteignent des niveaux très élevés chez les répon­dants ayant atteint un niveau d’é­tudes post-sec­ondaire, y com­pris lorsqu’ils rési­dent dans des pays peu dévelop­pés », détaille l’é­tude. 82% des per­son­nes éduquées au Bhoutan ou en République démoc­ra­tique du Con­go esti­ment qu’il faut « faire tout ce qui est néces­saire » face au change­ment cli­ma­tique, soit le même niveau qu’au Japon.

Interrogé•e•s sur les poli­tiques publiques à met­tre en œuvre, les répondant•e•s plébisci­tent la préser­va­tion des forêts et des ter­res (à 54%), suiv­ie de l’in­vestisse­ment dans les éner­gies renou­ve­lables (53%) et l’a­groé­colo­gie (52%). Les répons­es sont toute­fois large­ment affec­tées par les sit­u­a­tions par­ti­c­ulières de cer­tains pays (déforesta­tion, pol­lu­tion, mon­tée des eaux, etc).

Pour le PNUD, les résul­tats du sondage doivent inter­peller les respon­s­ables poli­tiques en ce qu’il révè­lent l’at­teinte d’un « seuil cri­tique » au sein de l’opin­ion publique. La préoc­cu­pa­tion écologique peut devenir le fer­ment de mou­ve­ments soci­aux « pou­vant être irréversibles et dif­fi­ciles à arrêter », prévient-il.