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La population des rhinocéros africains en hausse, une première en dix ans

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Abon­dance de cornes. La pop­u­la­tion des rhinocéros africains a aug­men­té de 5% en un an, dépas­sant les 23 000 indi­vidus en 2022, révè­lent des experts de l’Union inter­na­tionale pour la con­ser­va­tion de la nature (UICN).

Com­ment expli­quer cette bonne nou­velle ? Pour Michael Knight, qui pilote le groupe dédié aux rhinocéros africains au sein de l’UICN, il s’agit d’«une com­bi­nai­son d’ini­tia­tives de pro­tec­tion et de ges­tion biologique». Comme ce pro­jet con­duit par African Parks Foun­da­tion avec le rachat début sep­tem­bre d’un immense parc et de son éle­vage de 2000 rhinocéros qui seront relâchés dans la nature au cours des prochaines années.

Deux rhinocéros dans le Kruger Nation­al Park en Afrique du Sud. @ Andrew Liu / Unsplash

Pro­téger ces ani­maux du bra­con­nage et les aider à se repro­duire aura donc porté ses fruits en 2022 en Afrique. Si le con­ti­nent abrite le plus grand nom­bre de rhi­nos sur la planète — par­ti­c­ulière­ment l’Afrique du Sud où se con­cen­trent 80% de ces gros mam­mifères -, on en trou­ve aus­si en en Inde, au Népal et en Indonésie.

Inten­sé­ment bra­con­nés pour leur corne aux sup­posées ver­tus médic­i­nales, on comp­tait 500 000 rhi­nos sur Terre au début du 20ème siè­cle, con­tre moins de 27 000 aujourd’hui. Amas de kéra­tine pou­vant peser jusqu’à six kilo­grammes, sa corne a con­nu une explo­sion de la demande dans les années 2000 en Asie. Comme au Viet­nam, après «la paru­tion d’informations selon lesquelles un offi­ciel du gou­verne­ment atteint d’un can­cer serait entré en rémis­sion grâce à son usage», rap­pelle Jacques Rigoulet, spé­cial­iste du Muséum nation­al d’histoire naturelle.

Un com­merce illé­gal et extrême­ment lucratif, alors que le kilo de corne peut s’écouler à plus de 50 000 euros, note le WWF. Le nom­bre d’animaux bra­con­nés en Afrique s’est établi autour 500 l’an dernier, con­tre plus de 1 300 lors de la désas­treuse année 2015.

Le traf­ic d’espèces sauvages représente aujourd’hui l’un des prin­ci­paux marchés illé­gaux au monde, avec la drogue, les armes, la con­tre­façon et la traite des êtres humains.