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La mairie de Paris lance le branle-bas de combat contre les punaises de lit

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On n’en veut puce. Alors que les punais­es de lit sont en recrude­s­cence dans la cap­i­tale, la mairie de Paris réclame une poli­tique nationale de lutte con­tre ces nuis­i­bles, à quelques mois des Jeux olympiques.

Dif­fi­cile d’ignorer les images qui pul­lu­lent sur les réseaux soci­aux ou dans les médias : ces petits insectes sem­blent avoir investi les lieux publics ces dernières semaines, avec des sig­nale­ments dans des ciné­mas, dans des trains ou plus récem­ment dans le métro parisien.

À tel point que la mairie de Paris a exhorté le gou­verne­ment à l’action dans un cour­ri­er envoyé à Élis­a­beth Borne mer­cre­di, récla­mant un plan nation­al con­tre les punais­es de lit. Face à ce «prob­lème de san­té publique», Emmanuel Gré­goire, pre­mier adjoint à la maire de Paris, a notam­ment demandé à la pre­mière min­istre «d’organiser des Assis­es de la lutte con­tre les espèces inva­sives». Le temps presse, alors que les Jeux olympiques approchent et que la cap­i­tale attend des mil­lions de touristes pour l’occasion.

La mairie sug­gère notam­ment que l’Agence régionale de san­té accom­pa­gne les par­ti­c­uliers touchés avec une prise en charge finan­cière, afin d’éviter que cer­tains ménages s’abstiennent de désin­sec­tis­er leur loge­ment en rai­son du coût impor­tant des traite­ments. Invité de France info ce ven­dre­di matin, Emmanuel Gré­goire a égale­ment pro­posé d’intégrer au con­trat d’assurance habi­ta­tion le risque d’infection par les punais­es de lit. «Comme toutes les espèces inva­sives, si on ne prend pas le prob­lème à la racine, le risque est qu’on se fasse col­lec­tive­ment débor­der», a alerté le pre­mier adjoint à la maire de Paris.

Grandes comme des pépins de pomme, les punais­es de lit se nichent dans des recoins som­bres. © British Pest Con­trol Asso­ci­a­tion / Flickr

Grandes comme des pépins de pomme, les punais­es de lit se nichent dans des recoins som­bres (mate­las, som­miers) et se dépla­cent dans les bagages ou les vête­ments. Elles se nour­ris­sent de sang humain et leur présence est repérable, entre autres, par les piqûres car­ac­téris­tiques qu’elles lais­sent sur les corps. Les punais­es de lit ne trans­met­tent pas de mal­adie, mais il est extrême­ment dif­fi­cile de s’en débar­rass­er une fois qu’elles sont instal­lées dans un loge­ment, ce qui peut affecter la san­té men­tale des per­son­nes touchées.

11% des foy­ers français ont été infec­tés par des punais­es de lit entre 2017 et 2022, a révélé l’Agence nationale de sécu­rité san­i­taire (Ans­es) dans une enquête pub­liée en juil­let 2023. Les infes­ta­tions touchent tout le monde, indépen­dam­ment du niveau de revenus ou de pro­preté des ménages. La lutte con­tre ces nuis­i­bles a égale­ment un coût, estimé par l’Anses à 230 mil­lions d’euros par an en moyenne à l’échelle française.

Les punais­es de lit avaient presque dis­paru dans les années 1950 ; elles sont réap­parues il y a env­i­ron trente ans. Un retour que l’on doit en par­tie à la hausse des mobil­ités (voy­ages, démé­nage­ments), à l’augmentation des achats de sec­onde main (meubles, vête­ments), mais aus­si à une résis­tance crois­sante des punais­es de lit aux insec­ti­cides.