On en veut puce ! Cet automne, le Muséum zoome sur les petites espèces invisibles, mais essentielles, qui nous entourent. En présentant les superpouvoirs de ces « mini-monstres », dans une riche exposition, l’institution met aussi en lumière l’impact de nos activités sur l’effondrement du vivant.
Elles sont là, mais nous ne les voyons pas. Pou, puce, punaise ou acarien, ces espèces sont partout : sur notre corps, dans notre environnement et bien souvent dans nos pires cauchemars. À travers les allées du Muséum national d’histoire naturelle, empêtré·es dans une forêt de cheveux, les visiteur·ses mis·es à l’échelle des bestioles microscopiques se retrouvent nez-à nez avec « Supercaptor », le moustique capable de repérer des odeurs de pieds ou de fromages à des kilomètres, « Superminus », le tout petit acarien ou encore « Accromèche », le pou qui ne saute pas, mais s’accroche de tête en tête. « Les moustiques et les poux me paraissent moins embêtants maintenant », commente Dalia, en classe de CM1, qui découvre la place importante qu’occupent ces liliputiens. « On s’est rendu compte que pour nous, quand il y a des poux à la maison, ça veut dire moment en famille où les filles ont le droit de regarder la télévision. Peut-être pas comme les traditions d’épouillage mais presque », explique sa mère.
L’Homme, un maxi-monstre pour les mini-bêtes
Autour d’un gigantesque microscope, l’exposition retrace également l’évolution des instruments et des techniques d’observation permettant d’explorer l’infiniment petit. De quoi fasciner les plus petits des visiteurs. « C’est génial de la voir au microscope » s’enthousiasme Mansurya, 9 ans, l’œil dans la lunette, en train d’observer sa propre main. Au travers de la découverte des espèces à la mauvaise réputation, c’est bien un zoom sur nous-mêmes qui est proposé. Maisons chauffées et confortables, villes surpeuplées, réchauffement climatique ou encore mondialisation, nos activités permettent aux petites bêtes de se multiplier. Le moustique tigre est par exemple arrivé en Europe, après avoir pondu des œufs dans des pneus en provenance d’Asie. « J’avais peur que ce soit trop compliqué, mais les explications sur les problèmes sont vraiment à hauteur d’enfants et répétées plusieurs fois », applaudit Myrtille accompagnée de sa fille de 9 ans.

Maillon essentiel d’une vaste chaîne alimentaire, certains insectes et parasites prospèrent de façon déséquilibrée à cause de la disparition de nombreux prédateurs. Et les produits chimiques employés jusque-là pour les exterminer aggravent la situation, en les rendant plus forts et plus résistants. « L’idée, c’est de réapprendre à vivre ensemble et découvrir l’utilité de ces mini-monstres », détaille Aude Pinguilly, chargée de projets sur l’exposition. Qui savait que les larves des moustiques filtraient l’eau des rivières ?
Hélas, le moustique – vecteur de nombreuses maladies – est aussi l’animal le plus meurtrier pour les humains. Pour éviter que ces mini-monstres se transforment en maxi-problèmes, il est urgent de mieux les comprendre et d’atténuer nos impacts sur le monde vivant.
« Mini-Monstres », à la Galerie de géologie et de minéralogie, au Jardin des plantes. Du 22 octobre au 23 avril 2023, de 10 heures à 18 heures. Plein tarif : 10 euros, tarif réduit : 7 euros.