L'expo

Poux, puces, acariens : plongée dans le monde des « mini-monstres » au Muséum national d’histoire naturelle

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On en veut puce ! Cet automne, le Muséum zoome sur les petites espèces invis­i­bles, mais essen­tielles, qui nous entourent. En présen­tant les super­pou­voirs de ces « mini-mon­stres », dans une riche expo­si­tion, l’institution met aus­si en lumière l’impact de nos activ­ités sur l’effondrement du vivant.

Elles sont là, mais nous ne les voyons pas. Pou, puce, punaise ou acarien, ces espèces sont partout : sur notre corps, dans notre envi­ron­nement et bien sou­vent dans nos pires cauchemars. À tra­vers les allées du Muséum nation­al d’histoire naturelle, empêtré·es dans une forêt de cheveux, les visiteur·ses mis·es à l’échelle des besti­oles micro­scopiques se retrou­vent nez‑à nez avec « Super­cap­tor », le mous­tique capa­ble de repér­er des odeurs de pieds ou de fro­mages à des kilo­mètres, « Super­mi­nus », le tout petit acarien ou encore « Accromèche », le pou qui ne saute pas, mais s’accroche de tête en tête. « Les mous­tiques et les poux me parais­sent moins embê­tants main­tenant », com­mente Dalia, en classe de CM1, qui décou­vre la place impor­tante qu’occupent ces lilipu­tiens. « On s’est ren­du compte que pour nous, quand il y a des poux à la mai­son, ça veut dire moment en famille où les filles ont le droit de regarder la télévi­sion. Peut-être pas comme les tra­di­tions d’épouillage mais presque », explique sa mère.

L’Homme, un maxi-monstre pour les mini-bêtes

Autour d’un gigan­tesque micro­scope, l’exposition retrace égale­ment l’évolution des instru­ments et des tech­niques d’observation per­me­t­tant d’explorer l’infiniment petit. De quoi fascin­er les plus petits des vis­i­teurs. « C’est génial de la voir au micro­scope » s’enthousiasme Mansurya, 9 ans, l’œil dans la lunette, en train d’observer sa pro­pre main. Au tra­vers de la décou­verte des espèces à la mau­vaise répu­ta­tion, c’est bien un zoom sur nous-mêmes qui est pro­posé. Maisons chauf­fées et con­fort­a­bles, villes surpe­u­plées, réchauf­fe­ment cli­ma­tique ou encore mon­di­al­i­sa­tion, nos activ­ités per­me­t­tent aux petites bêtes de se mul­ti­pli­er. Le mous­tique tigre est par exem­ple arrivé en Europe, après avoir pon­du des œufs dans des pneus en prove­nance d’Asie. « J’avais peur que ce soit trop com­pliqué, mais les expli­ca­tions sur les prob­lèmes sont vrai­ment à hau­teur d’enfants et répétées plusieurs fois », applau­dit Myr­tille accom­pa­g­née de sa fille de 9 ans.

L’ex­po­si­tion « Mini-Mon­stres » peut être vis­itée au Muséum nation­al d’his­toire naturelle à Paris, jusqu’au 23 avril 2023. © Alban Leduc/Vert

Mail­lon essen­tiel d’une vaste chaîne ali­men­taire, cer­tains insectes et par­a­sites prospèrent de façon déséquili­brée à cause de la dis­pari­tion de nom­breux pré­da­teurs. Et les pro­duits chim­iques employés jusque-là pour les exter­min­er aggravent la sit­u­a­tion, en les ren­dant plus forts et plus résis­tants. « L’idée, c’est de réap­pren­dre à vivre ensem­ble et décou­vrir l’utilité de ces mini-mon­stres », détaille Aude Pin­guil­ly, chargée de pro­jets sur l’ex­po­si­tion. Qui savait que les larves des mous­tiques fil­traient l’eau des riv­ières ?

Hélas, le mous­tique — vecteur de nom­breuses mal­adies — est aus­si l’an­i­mal le plus meur­tri­er pour les humains. Pour éviter que ces mini-mon­stres se trans­for­ment en maxi-prob­lèmes, il est urgent de mieux les com­pren­dre et d’atténuer nos impacts sur le monde vivant.

« Mini-Mon­stres », à la Galerie de géolo­gie et de minéralo­gie, au Jardin des plantes. Du 22 octo­bre au 23 avril 2023, de 10 heures à 18 heures. Plein tarif : 10 euros, tarif réduit : 7 euros.