La justice reconnaît le préjudice d’anxiété de plus de 700 mineurs

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Gueules noires et nuits blanch­es. La jus­tice ordonne l’in­dem­ni­sa­tion par l’État des anciens mineurs des Houil­lères du Bassin de Lor­raine (HBL) au titre de l’anx­iété générée par leur longue expo­si­tion à des pro­duits tox­iques.

Le marathon juridique entamé par les 727 « gueules noires » a débuté en 2011, dans le sil­lage du com­bat mené par les tra­vailleurs de l’ami­ante. Leur longue bataille pour faire admet­tre qu’ils ont été insuff­isam­ment pro­tégés par leur employeur vient d’aboutir à une vic­toire. Ven­dre­di 29 jan­vi­er, la Cour d’ap­pel de Douai a recon­nu l’ex­po­si­tion des mineurs à des sub­stances can­cérogènes et tox­iques, et le préju­dice sévère lié au risque et à la peur de dévelop­per des patholo­gies graves. L’État a été con­damné à leur vers­er 10 000 euros cha­cun, soit plus de 7 mil­lions d’eu­ros. Il dis­pose de deux mois pour se pour­voir en cas­sa­tion.

Des mineurs des Houil­lères du Bassin de Lor­raine (HBL) © CFDT

Si elle était con­fir­mée, cette déci­sion pour­rait faire jurispru­dence et per­me­t­tre l’ou­ver­ture de nom­breux autres dossiers. En effet, elle étend pour la pre­mière fois la notion de préju­dice d’anx­iété à d’autres tra­vailleurs que ceux de l’ami­ante. Les avo­cats des mineurs ont déjà annon­cé que des procé­dures sim­i­laires seraient engagées dans d’autres secteurs, notam­ment indus­triels.