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«La justice a reconnu la responsabilité des chasseurs» : prison avec sursis contre le tireur qui avait abattu l’ourse Caramelles dans les Pyrénées

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Rendre la peau de l’ourse. Mardi, le chasseur qui avait tué l’ourse Caramelles lors d’une battue illicite dans les Pyrénées en 2021 a été condamné à quatre mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Foix (Ariège). Une décision saluée par les associations pro-ours.

Quatre mois de prison avec sursis, 750 euros d’amende, et la confiscation de son permis et son fusil de chasse. Voilà la peine prononcée mardi 6 mai par le tribunal de Foix à l’encontre du chasseur qui avait tué l’ourse Caramelles dans une réserve des Pyrénées en 2021. Le tribunal a reconnu la responsabilité du tireur, ainsi que des quinze autres chasseurs ayant participé à la battue illicite dans cette réserve – où la chasse est interdite –, située au-dessus du village de Seix (Ariège). Tous ont été condamnés à des peines d’amende de quelques centaines d’euros. Pour deux d’entre eux, le tribunal a prononcé une suspension temporaire du permis de chasse.

L’ourse Caramelles avec ses deux petits, en 2014. © Généralité de Catalogne/Wikimédia

À la barre du tribunal, le principal prévenu a admis avoir ouvert le feu, le 20 novembre 2021, sur l’ourse de 150 kg – qui était  accompagnée de deux oursons – car il était en état de «légitime défense». Il raconte comment l’ourse lui a «attrapé la cuisse gauche», «mordu le mollet», avant qu’il «tire d’un coup de carabine», et que l’ourse ne meure quelques mètres plus bas. L’avocate de quatorze des chasseurs, Fanny Campagne, avait plaidé la relaxe, et mis en doute «la légalité de la constitution de la réserve» où est survenu l’accident. Elle avait aussi dénoncé «l’absence de signalisation de l’interdiction de chasse» dans cette zone.

Lors du procès, qui s’est tenu la semaine dernière, le procureur a souligné que le chasseur, octogénaire, avait «pris sciemment le risque d’une confrontation avec l’ourse dans la réserve, qui est une zone de quiétude pour cet animal». Auprès de Vert, Alain Reynes, directeur de Pays de l’ours, une association qui participe au suivi des populations d’ours en France, a déclaré : «Cette décision était justifiée. La justice a reconnu la responsabilité des chasseurs, et c’est le plus important.»

«La population d’ours, bien qu’en augmentation, n’est toujours pas viable»

Il espère «que ce jugement servira à faire prendre conscience, localement, du travail à mener pour une meilleure cohabitation entre la faune sauvage et la fédération des chasseurs». D’après l’Office français de la biodiversité, qui a formellement identifié 96 ours grâce à leur empreinte génétique au cours de l’année 2024, le massif montagneux compte désormais entre 97 et 127 individus. «Mais la population d’ours, bien qu’en augmentation, n’est toujours pas viable», alerte Alain Reynes.

Pays de l’ours compte parmi les 17 associations qui s’étaient constituées partie civile dans cette affaire – avec notamment la Ligue de protection des oiseaux et France Nature Environnement. Le tribunal leur a donné raison et a acté que les seize chasseurs devaient leur verser collectivement plus de 60 000 euros au titre du préjudice moral et écologique que la mort de Caramelles a représenté.

En 2008, un autre chasseur avait été jugé pour avoir abattu une ourse dans les Pyrénées-Atlantiques quatre ans plus tôt. Relaxé en première instance, il avait été condamné en appel à indemniser diverses associations de protection de la nature à hauteur de 10 000 euros. L’association de chasse à laquelle il appartenait avait été condamnée à 53 000 euros de dommages et intérêts pour la mort de Cannelle, la dernière ourse de souche pyrénéenne.

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