L'édito

La France compte désormais plus de 40% de climatosceptiques et c’est une catastrophe

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Ce chiffre, tiré de la dernière édi­tion de la vaste enquête «Frac­tures français­es» parue ces jours-ci, devrait toutes et tous nous inter­peller : moins de 6 Français sur 10 sont au clair avec le con­sen­sus sci­en­tifique sur le change­ment cli­ma­tique et ont com­pris que : 1) le cli­mat s’est bien réchauf­fé et 2) c’est à cause des humains.

Autrement dit, 43% de la pop­u­la­tion pense qu’il n’y a pas de réchauf­fe­ment ; que celui-ci est dû à des caus­es naturelles ; ne sait pas, ou pense qu’on ne peut pas savoir. Pire : ce chiffre est en hausse de 4% depuis la précé­dente édi­tion.

© Vert

Le dernier rap­port du GIEC, qui fait la syn­thèse de l’ensemble des con­nais­sances sur le cli­mat, est pour­tant limpi­de : le change­ment cli­ma­tique est dû aux activ­ités humaines et ce «sans équiv­oque».

Ce n’est, hélas, pas une sur­prise, plus on va vers la droite de l’échiquier poli­tique, plus on trou­ve de cli­matoscep­tiques. Seuls 28% des sympathisant·es de Recon­quête savent que la crise cli­ma­tique est due à nos activ­ités. Ce chiffre atteint pénible­ment 57% dans le par­ti du prési­dent.

Il n’y a pas de dif­férence majeure entre les caté­gories socio­pro­fes­sion­nelles, qui sont toutes à des niveaux com­pa­ra­bles. 54% des employé·es sont «d’ac­cord» avec l’o­rig­ine humaine de la crise cli­ma­tique, con­tre 62% pour les pro­fes­sions inter­mé­di­aires. Ouvri­ers et cadres sont au même niveau (58 et 59%).

Edi­tion 2023 de l’en­quête «Frac­tures français­es»

Ce chiffre signe une grande défaite de l’école et des médias. Si plus de 40% de la pop­u­la­tion ne com­prend même pas la base du prob­lème, com­ment espér­er met­tre en œuvre les bonnes solu­tions ? Si la sit­u­a­tion est grave, elle n’est pas dés­espérée.

Pro­fes­surs, jour­nal­istes… les passeurs d’informations ont un rôle absol­u­ment majeur à jouer dans cette sit­u­a­tion pour informer et for­mer toute la société, et lui per­me­t­tre de se met­tre en mou­ve­ment.

Aujour­d’hui, il est vital que les citoyen·nes sou­ti­en­nent les médias qui, à l’in­star de Vert, s’engagent pour chang­er la donne. Ce n’est qu’ensem­ble que nous parvien­drons à com­bat­tre le cli­matoscep­ti­cisme pour invers­er la vapeur.