Alors que les prix des carburants sont au plus haut, les Français·es se tournent massivement vers le covoiturage, qui bat tous les records. Le phénomène est aussi constaté ailleurs en Europe.
Caisse qu’on est bien ! Avec la hausse des tarifs à la pompe, les automobilistes se creusent la tête pour trouver des alternatives (Vert). Parmi celles-ci, il en est une qui a fait ses preuves et qui est plébiscitée comme jamais auparavant : le covoiturage.
Jeudi, le site spécialisé BlaBlaCar a annoncé avoir constaté « un pic sans précédent » du nombre de sièges proposés aux utilisateur·rices en mars 2022 : 36 millions de voyages ont été mis en ligne par les conducteur·rices, soit une hausse de 227 % par rapport à mars 2021. Le succès est au rendez-vous en France comme en Allemagne, en Espagne et en Italie, assure l’entreprise leader du secteur (AFP). Même constat pour l’application de partage de trajets domicile-travail Karos, qui a enregistré une hausse des inscriptions de 231 % au début du mois de mars par rapport au mois précédent.

Ce vendredi, alors qu’une grève des conducteurs de bus et de tramway de la RATP – mobilisés contre l’ouverture à la concurrence prévue en 2025 – perturbe les transports, la région Île-de-France a d’ailleurs annoncé qu’elle offrait le covoiturage aux habitant·es. Une démarche qui fait écho avec la décision prise en novembre par le conseil de Paris : dédier une voie du périphérique de la capitale au covoiturage et aux autres modes « vertueux » dès 2024.
La lutte contre l’« auto-solisme » n’est pas qu’une affaire de grandes agglomérations ; elle se développe aussi hors des zones urbaines (France 3) : des sites spécialisés, créés ces dernières années, bénéficient de la dynamique, comme Covoit’ici – qui fonctionne sur le principe des lignes de bus avec des trajets préétablis dans l’Ain, le Var et ailleurs – ou Atchoum, qui s’adresse plus spécifiquement aux collectivités locales, lesquelles sont nombreuses à lancer leurs propres initiatives.
Le covoiturage fait partie des dix mesures préconisées par l’Agence internationale de l’énergie (AIE) aux gouvernements et aux entreprises afin de réduire la dépendance au pétrole russe. Parmi les autres pistes évoquées : la réduction de la vitesse, le télétravail ou encore le dimanche sans voitures en ville (Libération). Alors que le taux moyen d’occupation d’une voiture est de 1,25 personne dans le cadre des déplacements en ville (Ademe), ce chiffre passe à 2,22 en moyenne pour les trajets organisés en covoiturage via les plateformes dédiées, estime le ministère de la transition écologique, dont les statistiques s’arrêtent au mois de février.
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