Béton, réchauffement… Les inondations que nous nous infligeons

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Tant de crues… sommes-nous cuits ? Les inon­da­tions qui embourbent actuelle­ment la France sont le résul­tat de l’ar­ti­fi­cial­i­sa­tion des sols et du dérè­gle­ment cli­ma­tique.

Jeu­di, 19 départe­ments mét­ro­pol­i­tains étaient en vig­i­lance orange pour risque de crues. Dans le Lot-et-Garonne, pen­dant que la Garonne con­nais­sait sa crue la plus impor­tante depuis quar­ante ans (AFP), 45 routes départe­men­tales étaient coupées et six écoles restaient fer­mées, jeu­di matin. 

En milieu de semaine, la superbe Roque-Gageac (Dor­dogne) ne se pra­ti­quait plus qu’en kayak. Le reportage de France 3. 

Comme l’ex­plique le Parisien, les dépres­sions se suc­cè­dent depuis la fin décem­bre, sans que l’an­ti­cy­clone des Açores ne soit assez fort pour faire revenir le soleil. Résul­tat, il pleut à tor­rents. « Depuis le début de l’hiv­er, il est tombé en moyenne en France une fois et demie la quan­tité nor­male de pluie », explique au Parisien Lau­rence Pujo, direc­trice du Ser­vice cen­tral d’hy­drométéorolo­gie et d’ap­pui à la prévi­sion des inon­da­tions (Schapi). 

L’ar­ti­fi­cial­i­sa­tion des sols aggrave les con­séquences de ce phénomène météorologique. Le béton des villes ne per­met plus aux sols de capter l’eau, dont le ruis­selle­ment peut causer des affaisse­ments et autres glisse­ments de ter­rain. Les ter­res cul­tivées en agri­cul­ture « con­ven­tion­nelle » sont beau­coup plus com­pactes que les sols naturels, et reti­en­nent mal l’eau de pluie.

Ces crues ont égale­ment une cause cli­ma­tique : « la douceur de ces derniers jours a fait fon­dre la neige dans l’Est de la France, con­tribuant à faire remon­ter le niveau de l’eau dans les riv­ières », ajoute Lau­rence Pujo. Pis, le dérè­gle­ment du cli­mat devrait causer une inten­si­fi­ca­tion des pluies en hiv­er, comme l’a indiqué Météo France dans ses pro­jec­tions pour 2100, pub­liées en début de semaine (Vert). Dans le scé­nario le plus pes­simiste, la plu­viométrie de l’hiver pour­rait aug­menter de 9 à 20% tan­dis que celle de l’été bais­serait de 22% en fin de siè­cle. Les fortes pluies de l’hiv­er n’an­non­cent, de loin pas, la fin des sécher­ess­es esti­vales.