Vers un climat extrême en France

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Adieu cli­mat tem­péré. Les nou­velles pro­jec­tions cli­ma­tiques pub­liées ce lun­di par Météo France pointent la hausse dan­gereuse des tem­péra­tures et des événe­ments cli­ma­tiques extrêmes.

Le rap­port à paraître aujour­d’hui décrit des dérè­gle­ments inédits, d’i­ci à la fin du siè­cle. La syn­thèse présen­tée par Météo France est issue de trente sim­u­la­tions du cli­mat futur, en fonc­tion de trois scé­nar­ios d’émis­sions de gaz à effet de serre : le pre­mier prévoit l’at­teinte de la neu­tral­ité car­bone vers 2070, le deux­ième mod­élise une baisse des émis­sions à par­tir du milieu du siè­cle et le troisième leur aug­men­ta­tion inin­ter­rompue.

Si le cli­mat des deux ou trois prochaines décen­nies est « déjà écrit » en rai­son de l’in­er­tie cli­ma­tique, son évo­lu­tion peut ensuite con­sid­érable­ment vari­er en fonc­tion des poli­tiques mis­es en œuvre. Or, en cas d’émis­sions de gaz à effet de serre non con­trôlées, les tem­péra­tures moyennes risquent d’aug­menter de 3,9°C sur la péri­ode 2070–2100 par rap­port à la péri­ode de référence 1976–2005, ce qui représente 4,7°C sup­plé­men­taire par rap­port à l’ère préin­dus­trielle. Le ther­momètre pour­rait même affich­er + 6 °C l’été selon cer­taines sim­u­la­tions avec des pointes jour­nal­ières pou­vant attein­dre les 50°C.


Dans les scé­nar­ios inter­mé­di­aire et pes­simiste, les étés sans pluie aug­menteraient de 30 % à 50 % à la fin du siè­cle et aggrav­eraient les risques d’incendie, souligne le Monde. © Flickr/Berknot

Cette hausse sen­si­ble des tem­péra­tures s’ac­com­pa­g­n­erait d’événements extrêmes plus fréquents et plus intens­es. Le nom­bre de vagues de chaleur est en hausse quelle que soit la tra­jec­toire d’émis­sions retenue mais il est mul­ti­plié par deux dans le scé­nario le plus opti­miste et par cinq à dix dans le plus pes­simiste. Ce dernier envis­age 20 à 35 jours de canicule par an d’i­ci à la fin du siè­cle con­tre neuf jours en moyenne ces dix dernières années.

Les pro­jec­tions anticipent des pré­cip­i­ta­tions en légère hausse, mais celles-ci masquent d’im­por­tantes dis­par­ités entre les saisons. Ain­si la plu­viométrie de l’hiv­er pour­rait aug­menter de 9 à 20% tan­dis que celle de l’été bais­serait de 22% en fin de siè­cle, dans un scé­nario d’émis­sions incon­trôlées. Mal­gré son fort développe­ment économique, la France fait par­tie des pays les plus vul­nérables au change­ment cli­ma­tique. Son pour­tour méditer­ranéen est par­ti­c­ulière­ment exposé.