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Une consultation publique pour faire entendre sa voix sur l’avenir de l’agriculture

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Agir­cul­ture. Depuis le 14 avril et jusqu’au 30 avril, le gou­verne­ment sonde les Français·es sur le futur de l’agriculture. Une con­sul­ta­tion publique en ligne qui doit servir à l’élaboration d’une loi majeure d’orientation et d’avenir agri­coles dans le courant de l’année.

Les aléas cli­ma­tiques met­tent l’agriculture a rude épreuve et accentuent la pres­sion sur les insectes et la bio­di­ver­sité néces­saires à la pollini­sa­tion (Vert). Pen­dant ce temps, les paysan·nes déser­tent : la France ne compte plus que 389 000 fer­mes ‑800 000 de moins qu’en 1980‑, et 43% des agriculteur·ices devraient par­tir à la retraite d’i­ci dix ans, selon la cour des comptes. Face à ces nom­breux défis, la con­sul­ta­tion publique organ­isée par le gou­verne­ment vise rien de moins qu’à imag­in­er le futur de l’agriculture.

Elle s’inscrit dans le cadre d’une «grande con­cer­ta­tion», débutée fin 2022, pour éla­bor­er une nou­velle loi d’orientation et d’avenir agri­coles (LOA), et qui s’articule autour de qua­tre axes : l’orientation et la for­ma­tion des agriculteur·ices, leur instal­la­tion, la trans­mis­sion des exploita­tions, l’adap­ta­tion et la tran­si­tion face au change­ment cli­ma­tique. La dernière LOA remon­tait à jan­vi­er 2006.

Si l’association Terre de liens, qui facilite l’accès à la terre des paysans, dénonce les délais de con­sul­ta­tion extrême­ment courts de «deux petites semaines, en plein cœur des vacances de pâques», elle invite les Français·es à s’emparer de ce sujet majeur pour per­me­t­tre une loi «qui installe des paysans nombreux·ses et garan­tisse des fer­mes résilientes, pro­tec­tri­ces du vivant face au change­ment cli­ma­tique». Elle les guide dans les méan­dres du for­mu­laire en ligne et pointe deux points majeurs, selon elle : le manque de vis­i­bil­ité dans la trans­mis­sion des exploita­tions «ver­rouil­lant de fait l’accès à la terre» et le «manque actuel de diver­sité dans la représen­ta­tion des mod­èles agri­coles». En 2021, 13% des exploita­tions étaient en bio, selon le min­istère de l’agriculture.

De son côté, l’association Généra­tions futures demande que la future loi inclut la fin des pes­ti­cides d’ici 2035 et fixe un objec­tif de 50% des sur­faces agri­coles en bio à hori­zon 2030. Dans un rap­port ren­du le 12 avril dernier, la cour des comptes soulig­nait que «le renou­velle­ment des généra­tions en agri­cul­ture […] doit aus­si favoris­er l’évolution vers des mod­èles et des pra­tiques d’agriculture durable et résiliente». L’enjeu est con­sid­érable alors que le secteur agri­cole émet 19% des gaz à effet de serre en France (pdf), con­somme 57% de l’eau et a des impacts directs sur la bio­di­ver­sité, la san­té humaine et la vie des sols. Alors, on l’ouvre pour nos fer­mes ?