Désordres de grandeur

Dépassé par la réalité du climat, le bulletin météo d’Évelyne Dhéliat pour l’été 2050 devient plus torride encore

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Amish météo. « Cela vous paraît peut-être exces­sif, et pour­tant ! ». Mer­cre­di, la présen­ta­trice météo Éve­lyne Dhéli­at a présen­té une météo un peu par­ti­c­ulière, puisqu’il s’agit d’un bul­letin d’anticipation de ce à quoi pour­rait ressem­bler l’été 2050 en cas de forte canicule.

En 2014, déjà, elle s’était prêtée au même exer­ci­ce avec l’aide des prévi­sion­nistes de Météo-France. Hélas, les tem­péra­tures qu’elle antic­i­pait pour le milieu du siè­cle ont été atteintes dès cet été 2022, illus­trant l’accélération du réchauf­fe­ment cli­ma­tique doc­u­men­tée par le Groupe d’ex­perts inter­gou­verne­men­tal sur l’évolution du cli­mat (Giec).

Ain­si, les spé­cial­istes qui antic­i­paient en 2014 « des tem­péra­tures supérieures ou égales à 40 °C dans l’Hexagone » prévoient aujourd’hui des pics à 48 °C à Nîmes ou 45°C à Bor­deaux. Mais c’est dans le nord-ouest où la dif­férence est la plus mar­quante, avec une dizaine de degrés d’écart — 37 °C à Brest, con­tre 26 °C il y a huit ans.

Cliquez pour voir le bul­letin météo réal­isé par Éve­lyne Dhéli­at, et qui com­pare les prévi­sions de 2014 et 2022 pour l’été 2050. © TF1

Début octo­bre, une étude con­jointe du Cen­tre nation­al de la recherche sci­en­tifique (CNRS), de Météo-France et du Cen­tre européen de recherche et de for­ma­tion avancée en cal­cul sci­en­tifique (Cer­facs) a révélé que le réchauf­fe­ment cli­ma­tique risquait d’être deux fois plus fort que prévu en France à la fin du siè­cle. Si l’on suit les tra­jec­toires actuelles de réduc­tion des émis­sions de gaz à effet de serre, le pays pour­rait con­naître un cli­mat plus chaud de 3,8 °C en 2100 par rap­port à l’ère préin­dus­trielle. Une hausse des tem­péra­tures qui serait par­ti­c­ulière­ment mar­quée pen­dant l’été, avec une aug­men­ta­tion atten­due de +5,1 °C.