Le tribunal fédéral vient de signifier au gouvernement australien — qui veut autoriser l’extension d’une gigantesque mine de charbon — son obligation de préserver la santé des enfants dans un climat qui se réchauffe.
Dans l’Etat de Nouvelles-Galles du Sud, au sud-est du pays, le groupe Whitehaven Coal veut agrandir sa vaste mine. Pour cela, il doit obtenir l’approbation du gouvernement australien. Sa chance : le premier ministre Scott Morrison est un adorateur du charbon (lire notre article sur le sujet).
En septembre 2020, un groupe de huit activistes âgé·e·s de 13 à 17 a déposé un recours contre ce projet, au motif qu’il aggraverait la crise climatique, dont elles et ils seraient voué·e·s à souffrir. Jeudi, le tribunal fédéral leur a donné en partie raison.
Le juge a refusé de prononcer l’interdiction de cette extension. En revanche, il a reconnu que la ministre de l’environnement, Sussan Ley, était tenue de protéger la santé des enfants au nom de la loi australienne sur le devoir de vigilance. C’est elle qui devra décider de l’autorisation — ou non — de l’extension.
Dans son jugement, rapporté par ABC news, le juge Mordy Bromberg a rappelé que l’agrandissement de la mine entraînerait l’extraction de 33 millions de tonnes de charbon, dont la combustion émettrait 100 millions de tonnes de CO2. De quoi générer une hausse des températures « petite mais mesurable ». La disparition de la grande barrière de corail et de certaines forêts, les centaines de milliers d’hospitalisations et les nombreuses morts prématurées liées aux chaleurs ou à la fumée des feux de bush ont motivé sa décision.
Les jeunes plaignant·e·s savourent leur victoire. « C’est la première fois dans le monde qu’un tribunal reconnaît qu’un ministre a le devoir de protéger les jeunes des préjudices catastrophiques du changement climatique », a applaudi Ava Princi, 17 ans.