En Allemagne, les écolos ont la gueule de bois

  • Par

Dezeption ! Le vote des jeunes Allemands n’a pas suffi à porter les Verts au pouvoir, arrivés derrière les deux partis historiques aux élections législatives ce dimanche.

Les « Grünen » ont enregistré le meilleur score de leur histoire aux élections fédérales : près de 15% des suffrages et une troisième place honorable derrière les sociaux-démocrates du SPD (25,5% à 25,9%) et les conservateurs de la CDU (24,5%). D’ailleurs, en y regardant de plus près, les écolos ont surtout fait chavirer la jeunesse : 22% des moins de 30 ans ont voté pour ce parti, devant tous les autres.

Pourtant, aux dires même de la candidate écologiste, Annalena Baerbock, il n’y a « pas de raison de se réjouir » car le parti était donné favori avant l’été. Et le climat arrive régulièrement en tête des préoccupations avancées par les  Allemand·e·s. Au final, les Verts joueront le rôle de « faiseur de roi » dans la constitution d’un gouvernement de coalition, à condition que les libéraux du FDP, dotés de 11,5% des sondages, n’entravent pas les négociations.

Le mouvement de la jeunesse Fridays for Future a lancé vendredi sa huitième grève mondiale pour le climat. En Allemagne, des mobilisations, organisées dans plus de 400 villes ont réuni près de 620 000 personnes. © Fridays for future

Si beaucoup d’analystes pointent les erreurs personnelles de la jeune candidate Annalena Baerbock comme cause principale de la dégringolade écologiste (les Echos), d’autres sont plus pessimistes. « Dans une démocratie apaisée, où la campagne a porté sur des sujets de fond et non sur des polémiques stériles, l’écologie politique ne représente qu’une option très minoritaire, partagée par à peine un électeur sur sept. Je pense sincèrement que c’est foutu pour le climat », a réagi sur Twitter François Gemenne, membre du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). « Alors bien-sûr on pourra dire que les Verts ne sont pas les seuls à porter cet enjeu, […] se réjouir d’une potentielle ‘coalition climat’, bien-sûr des miracles technologiques restent possibles, mais il n’existe pas de majorité démocratique pour le climat », s’est-il désolé.

De son côté, la militante suédoise Greta Thunberg avait estimé samedi que les élections « ne vont pas résoudre la crise climatique, peu importe leur résultat. […] Il faudra continuer à mobiliser, à s’organiser et à descendre dans les rues ». Dont acte.