Edito

D’un été incendiaire à l’autre, le paysage médiatique a accéléré sa mue

La Charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique souffle sa première bougie ce jeudi. Le monde médiatique aura-t-il basculé en un an ?
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Le con­stat ini­tial qui a guidé les rédac­teurs de la charte est le suiv­ant : on par­le trop peu et mal de cli­mat dans les médias. Résul­tat, les citoyen·nes sont mal informé·es, et pren­nent de mau­vais­es déci­sions qui les met­tent en dan­ger. Pour ten­ter d’y remédi­er, un col­lec­tif d’une trentaine de jour­nal­iste — dont ceux de Vert — a élaboré cette charte en 13 points ; sorte de bous­sole pour per­me­t­tre aux jour­nal­istes d’améliorer leur traite­ment de l’actualité à la lueur de l’urgence écologique.

Son lance­ment, il y a un an, a coïn­cidé avec le «tour­nant envi­ron­nemen­tal» annon­cé par Radio France. Un souf­fle qui a provo­qué une grande con­ver­sa­tion dans le monde des médias. Depuis, la charte a été signée par 1 800 jour­nal­istes, ain­si que 200 médias, écoles, asso­ci­a­tions et syn­di­cats.

Chez ceux qui ne l’ont pas adop­tée, une foule de chartes du même genre (plus ou moins ambitieuses) sont nées depuis, de Ouest-France au Monde, en pas­sant par France télévi­sions et TF1. Beau­coup de groupes de press­es ont lancé des plans de for­ma­tion (plus ou moins ambitieux, là aus­si) de leurs jour­nal­istes, dont Bayard (Phos­pho­re et Okapi), France Médias Monde (RFI et France 24) ou le Parisien.

L’ensemble des écoles de jour­nal­isme recon­nues l’ont égale­ment signée. Plusieurs d’entre elles, dont l’ESJ Lille ou l’Ijba de Bor­deaux ont inté­gré les enjeux écologiques à la for­ma­tion des jeunes jour­nal­istes.

Mal­gré toutes ces belles choses, la majorité de la pop­u­la­tion française est tou­jours très peu au fait de la grav­ité de la crise et des solu­tions qui exis­tent. Pis, à cause de médias pyro­manes comme le Figaro ou Cnews, nous assis­tons à un retour dans le débat pub­lic des cli­matoscep­tiques les plus bas du front que l’on croy­ait enter­rés pour de bon.

Un an après, les rédac­teurs de la Charte con­tin­u­ent de s’engager pour for­mer leurs con­frères et con­sœurs, et pré­par­ent une grande journée d’ateliers à des­ti­na­tion de toutes celles et ceux qui voudraient mon­ter en niveau pour offrir à leurs publics une infor­ma­tion à la hau­teur de la crise. À toutes et tous les jour­nal­istes de bonne volon­té, il est encore temps de rejoin­dre le mou­ve­ment et de sign­er la charte. Même vous, le Figaro !