Devant l’Assemblée, une poignée de jeunes activistes fait « prendre l’air » à la loi climat

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Durs à cuire. Depuis dix jours, au pied de l’Assemblée nationale comme en cir­con­scrip­tion, asso­ci­a­tions et activistes étudiant·e·s alpaguent les député•e•s pour réclamer une loi cli­mat plus ambitieuse.

Emmené·e·s par la jeune activiste Camille Eti­enne, des militant·e·s occu­pent les abor­ds de l’Assemblée nationale, toutes pan­car­tes dehors, depuis le début de l’examen de la loi « cli­mat et résilience » à l’Assem­blée. Elles et ils veu­lent rap­pel­er à leurs élu·e·s l’ambition ini­tiale con­tenue dans les propo­si­tions de la Con­ven­tion citoyenne. « On a fait sor­tir [la loi cli­mat] de l’hémicycle pour qu’elle prenne l’air. On a aus­si retrou­vé tout ce qui nous manque cru­elle­ment depuis cette pandémie : un lien humain », a expliqué cette fig­ure mon­tante du mou­ve­ment cli­mat.

Le 29 mars, pre­mier jour du rassem­ble­ment et de l’ex­a­m­en de la loi cli­mat à l’Assem­blée. © Camille Eti­enne

Invo­quant un motif san­i­taire, la pré­fec­ture a inter­dit leur dix­ième rassem­ble­ment quo­ti­di­en, qui devait se tenir, mer­cre­di matin, en face du Palais Bour­bon. Les protes­tataires ont con­tre-attaqué en organ­isant une séance de sport en plein air avec des député•e•s. Une activ­ité, en principe, autorisée. Mais la quin­zaine de militant·e·s a été ver­bal­isée par la police, tout comme les six par­lemen­taires venus les rencontrer.Les protes­tataires ont déposé un référé-lib­erté pour con­tester l’in­ter­dic­tion de man­i­fester. Le tri­bunal admin­is­tratif doit juger l’af­faire dans les 48 heures.

« C’est notre seule oppor­tu­nité de par­ler aux députés », plaide Julie Pas­quet, vice prési­dente du REseau Français Étu­di­ant pour le Développe­ment Durable (REFEDD). L’é­tu­di­ante s’ap­puie sur deux out­ils : d’abord une mobil­i­sa­tion pour ren­con­tr­er les élu·e·s, à l’Assem­blée ou devant leur per­ma­nence. Des ren­dez-vous ont récem­ment été obtenus à Rennes, Toulouse, ou Bor­deaux.

Deux­ième out­il : « Notre mou­ve­ment se tech­ni­cise », assume Lou Gar­cia, co-prési­dente du think tank étu­di­ant Déclic, qui veut ori­en­ter les poli­tiques publiques français­es vers un avenir plus écologique et sol­idaire. Le mois dernier, Déclic a mis à la dis­po­si­tion de député·e·s pas moins de 86 amende­ments à la loi cli­mat, rédigés avec l’ap­pui des lob­by­istes de Green­Lob­by.

« On sait bien qu’on ne gag­n­era pas, la majorité ne nous est pas acquise », tem­père Julie Pas­quet. Pour autant, les militant·e·s ne comptent pas cess­er d’être le poil à grat­ter des par­lemen­taires : ren­dez-vous est don­né, bas­kets aux pieds, ce jeu­di à 13 heures devant le sénat.