Durs à cuire. Depuis dix jours, au pied de l’Assemblée nationale comme en circonscription, associations et activistes étudiant·e·s alpaguent les député•e•s pour réclamer une loi climat plus ambitieuse.
Emmené·e·s par la jeune activiste Camille Etienne, des militant·e·s occupent les abords de l’Assemblée nationale, toutes pancartes dehors, depuis le début de l’examen de la loi « climat et résilience » à l’Assemblée. Elles et ils veulent rappeler à leurs élu·e·s l’ambition initiale contenue dans les propositions de la Convention citoyenne. « On a fait sortir [la loi climat] de l’hémicycle pour qu’elle prenne l’air. On a aussi retrouvé tout ce qui nous manque cruellement depuis cette pandémie : un lien humain », a expliqué cette figure montante du mouvement climat.
Invoquant un motif sanitaire, la préfecture a interdit leur dixième rassemblement quotidien, qui devait se tenir, mercredi matin, en face du Palais Bourbon. Les protestataires ont contre-attaqué en organisant une séance de sport en plein air avec des député•e•s. Une activité, en principe, autorisée. Mais la quinzaine de militant·e·s a été verbalisée par la police, tout comme les six parlementaires venus les rencontrer.Les protestataires ont déposé un référé-liberté pour contester l’interdiction de manifester. Le tribunal administratif doit juger l’affaire dans les 48 heures.
« C’est notre seule opportunité de parler aux députés », plaide Julie Pasquet, vice présidente du REseau Français Étudiant pour le Développement Durable (REFEDD). L’étudiante s’appuie sur deux outils : d’abord une mobilisation pour rencontrer les élu·e·s, à l’Assemblée ou devant leur permanence. Des rendez-vous ont récemment été obtenus à Rennes, Toulouse, ou Bordeaux.
Deuxième outil : « Notre mouvement se technicise », assume Lou Garcia, co-présidente du think tank étudiant Déclic, qui veut orienter les politiques publiques françaises vers un avenir plus écologique et solidaire. Le mois dernier, Déclic a mis à la disposition de député·e·s pas moins de 86 amendements à la loi climat, rédigés avec l’appui des lobbyistes de GreenLobby.
« On sait bien qu’on ne gagnera pas, la majorité ne nous est pas acquise », tempère Julie Pasquet. Pour autant, les militant·e·s ne comptent pas cesser d’être le poil à gratter des parlementaires : rendez-vous est donné, baskets aux pieds, ce jeudi à 13 heures devant le sénat.