Il y a vingt ans, le 29 août 2005, l’ouragan Katrina frappait de plein fouet le sud des États-Unis. Il provoquait la mort de 1 833 personnes, causait 125 milliards de dollars de dégâts — ce qui en fait l’ouragan le plus coûteux de l’histoire du pays — et entraînait la submersion de 80% de la ville de la Nouvelle-Orléans (Louisiane). À l’époque, l’impréparation et l’inaction du gouvernement en réponse au désastre ont été vivement critiquée. La polémique a mené à des réformes au sein de la Fema, l’agence fédérale de gestion des catastrophes naturelles, dont de nouvelles exigences dans le recrutement de ces cadres.
Vingt ans plus tard, l’administration Trump a mis à pied, ce mardi, une douzaine d’employé·es de la Fema après que les fonctionnaires ont signé une lettre ouverte intitulée «Déclaration Katrina», raconte le Washington Post. Dans celle-ci, 180 salarié·es passé·es par l’agence ou toujours en poste alertent sur le fait que l’administration Trump ramène l’agence fédérale à l’ère d’avant l’ouragan Katrina.
Selon le quotidien américain, elles et ils s’inquiètent de l’absence d’un directeur des urgences qualifié et confirmé par le Sénat à la tête de la Fema, de la réduction drastique des programmes d’atténuation, de reprise après sinistre, de formation et des nouvelles politiques restrictives qui limitent l’autonomie des responsables de l’agence. La lettre demande aussi la protection des employé·es contre les «licenciements pour motifs politique».
Un mouvement de contestation dans plusieurs agences fédérales
En juin dernier, l’agence de presse Reuters avait révélé que l’administrateur actuel nommé par Donald Trump à la tête de la Fema, David Richardson, avait choqué les fonctionnaires en déclarant qu’il ne savait pas qu’il y avait une saison des ouragans aux États-Unis. L’agence fédérale avait ensuite communiqué qu’il s’agissait d’une blague de la part de David Richardson, selon Radio Canada.
La lettre a été envoyée ce lundi, notamment aux membres du Congrès. Le gouvernement fédéral y a répondu mardi soir par la mise à pied d’une douzaine de signataires. Le mois dernier, l’administration Trump avait déjà mis à pied 140 employés de l’EPA, l’agence de protection de l’environnement, après qu’ils ont, eux aussi, signé une lettre pour manifester leur mécontentement quant à la direction de l’agence sous la mandature de Trump. Dans d’autres agences fédérales, comme la Nasa (National aeronautics and space administration), la Fondation nationale pour la science ou encore la National institutes of health — chargé de la recherche médicale —, des fonctionnaires ont aussi signé des lettres de mécontentement.
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La résistance ouverte des salarié·es de la Fema est donc le dernier exemple en date de contestation des politiques de l’administration Trump par les fonctionnaires fédéraux, qui, dans de nombreux cas, mettent leur emploi en péril, rappelle le Washington Post. «Le fait que 180 personnes aient signé la lettre, dont une grande majorité travaille toujours dans le bâtiment, et que des dizaines d’entre elles aient souhaité y apposer leur vrai nom, témoigne de la gravité du problème», a déclaré Jeremy Edwards, ancien attaché de presse de la Fema, qui a lui aussi signé.
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