C’est pas du jeu. Pour laver leur image, les entreprises les plus polluantes sponsorisent les compétitions et équipes sportives à tour de bras.
Variante du « greenwashing », pratique qui consiste à tout repeindre en vert pour se donner une bonne conscience écolo, voici le « sportwashing ». Ou quand « les industries lourdement polluantes sponsorisent le sport pour faire croire qu’elles sont bonnes pour la santé, alors qu’elles envoient une pollution mortelle dans l’air que respirent les athlètes et ruinent le climat sur lequel le sport repose », explique au Guardian Andrew Simms, co-directeur du think tank britannique du New Weather Institute. En collaboration avec d’autres organisations, il vient de publier un rapport sur cette pratique encore peu documentée.
L’étude s’est penchée sur plus de 250 contrats de sponsoring passés entre des entreprises et des équipes ou organisations dans 13 sports majeurs. L’industrie automobile est, de loin, la plus active, avec 199 contrats, pour un total de 1 086 milliards d’euros. Partenaire de l’Olympique de Marseille, Toyota est l’entreprise qui sponsorise le plus grand nombre d’équipes, avec 31 contrats. Elle est suivie par la compagnie aérienne Emirates (29). Le troisième secteur le plus représenté est celui des hydrocarbures. A sa tête, Gazprom (sponsor de la fédération européenne de football – l’UEFA) ou Ineos, qui s’est payé une équipe sur le tour de France.
« On devrait mettre un terme [à ces pratiques] pour la même raison que le sponsoring du sport par le tabac a cessé : pour la santé des gens, pour le sport et pour la planète », dit encore Andrew Simms, qui ajoute : « Le sport a changé la donne en permettant une prise de conscience et un changement rapide de l’opinion sur des questions vitales comme la pauvreté infantile ou le racisme. Maintenant, il faudrait en faire de même pour le changement climatique ».