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Climat : mon cerveau fait l’autruche

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La tête dans le sable. Alors que le Giec vient de pub­li­er un six­ième rap­port tou­jours plus alar­mant (Vert), com­ment expli­quer notre iner­tie col­lec­tive face à la cat­a­stro­phe cli­ma­tique ? Le doc­u­men­taire « Cli­mat : mon cerveau fait l’autruche », dif­fusé sur Arte, plonge dans nos mécan­ismes psy­chiques pour expli­quer ce « bug ».

Le film s’ap­puie sur les travaux de neu­ro­sci­en­tifiques, de psy­cho­logues, de soci­o­logues et de philosophes du monde entier. Men­ace trop vaste, con­fi­ance démesurée dans le pro­grès tech­nologique, décalage tem­porel entre les caus­es et les effets… les doc­u­men­taristes Sylvie Deleule et Raphaël Hiti­er décor­tiquent à l’aide d’im­ages d’an­i­ma­tion la « part intime de nous-mêmes qui ne prend pas la mesure de la sit­u­a­tion et nous empêche d’a­gir ».

Neu­ro­sci­en­tifique à l’U­ni­ver­si­ty Col­lege de Lon­dres, Tali Sharot explique par exem­ple que « nous croyons qu’en tant qu’in­di­vidu nous serons moins impactés par le réchauf­fe­ment que les gens autour de nous », quand Dominique Méda, philosophe et soci­o­logue, insiste sur notre « croy­ance en la puis­sance du génie humain ». Notre cerveau serait donc peu enclin à croire au désas­tre… Par ailleurs, à cause de l’« effet spec­ta­teur », on observe que, même lorsque le prob­lème est avéré, plus les gens sus­cep­ti­bles d’in­ter­venir pour lim­iter la cat­a­stro­phe sont nom­breux, plus cha­cun d’eux se sent autorisé… à ne rien faire. Au bout du compte, com­pren­dre les mécan­ismes de notre inac­tion, ça donne bien envie de se bouger pour chang­er le fonc­tion­nement pro­fond de la société : « réin­scrire l’é­conomie dans la société humaine et la société humaine dans la biosphère », comme le résume Dominique Méda.

© Arte