ONUrge ! Dans son rapport intérimaire sur les changements climatiques, l’ONU juge que les gouvernements sont « loin d’être au niveau » alors la catastrophe s’accélère.
« C’est incroyable de penser que, alors que les nations font face à une urgence qui pourrait à terme éradiquer la vie humaine sur cette planète […] de nombreux pays s’en tiennent à leur approche de statu quo ». Cette réflexion outrée, c’est celle de la responsable climat de l’ONU, Patricia Espinosa (AFP). Elle fait suite au bilan accablant dressé vendredi 26 février par son institution dans le premier rapport intérimaire sur les plans d’action nationaux sur le climat (les CDN, ou contributions déterminées au niveau national).
Cinq ans après la signature de l’Accord de Paris, en 2015, les nations du globe devaient soumettre avant le 31 décembre 2020 une nouvelle version, plus ambitieuse, de leurs engagements climatiques. Hélas, seuls 75 pays, représentant 30% des émissions mondiales, s’y sont pliés. Parmi eux, seulement deux grands émetteurs – le Royaume-Uni et l’Union européenne. Selon l’ONU, l’impact combiné de ces 75 nouvelles contributions entraînerait moins de 1% de baisse des émissions d’ici à 2030 (comparé à 2010) quand il faudrait atteindre 45% pour limiter la hausse des températures à 1,5°C d’ici la fin du siècle.
L’ONU appelle les émetteurs les plus importants à présenter des CDN ambitieuses bien avant la conférence sur le climat de Glasgow (COP26) en novembre 2021. Plusieurs pays tels que la Chine, le Japon et la Corée du Sud se sont engagés à atteindre la neutralité carbone d’ici le milieu du siècle (Vert) mais sans déposer de feuille de route associée. La contribution des États-Unis, qui viennent de réintégrer l’Accord de Paris, est également attendue.