Canal + se paie la planète

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Le monde ou rien. Le groupe Canal + détient les droits sur le mot « planète » et men­ace celles et ceux qui osent s’en servir

En 1999, racon­te Reporterre, le groupe Canal + a déposé les ter­mes « planète » et « plan­et » auprès de l’Institut nation­al de la pro­priété intel­lectuelle (INPI). Depuis des années, la multi­na­tionale men­ace ou attaque les entre­pris­es ou asso­ci­a­tions qui auraient le mal­heur d’u­tilis­er ce terme. 

Dernière­ment, ce fut le cas de l’as­so­ci­a­tion Run for plan­et, qui veut lever des fonds pour planter des arbres en Sibérie. Après le dépôt de la mar­que en mai dernier, le groupe Canal a demandé à sa direc­tion de chang­er de nom, rap­porte encore Reporterre.

Bap­tisé « Notre planète à tous », un col­lec­tif d’or­gan­i­sa­tions a vu le jour, en novem­bre 2020, pour défendre l’emploi du mot planète (leur tri­bune dans Mar­i­anne). Par­mi ses mem­bres, Yann Arthus-Bertrand, fon­da­teur de Good­Plan­et, ou Yolande de la Bigne, créa­trice de la revue Néo­planète. 

Cette sit­u­a­tion est d’au­tant plus ubuesque qu’il est en principe impos­si­ble de dépos­er un nom com­mun pour une activ­ité qui s’y rap­porte. Expli­ca­tion : on peut dépos­er le nom « Orange » pour com­mer­cialis­er des for­faits télé­phoniques, mais pas pour ven­dre des oranges. C’est d’ailleurs au nom de ce principe qu’il n’a pas été pos­si­ble de pro­téger la mar­que « Vert » pour un média sur l’é­colo­gie. Il est dif­fi­cile de con­cevoir au nom de quel principe une chaîne de télévi­sion qui par­le de la planète pour­rait con­fis­quer un mot aus­si uni­versel. Plus d’in­for­ma­tions dans Reporterre