Mercredi, des agriculteur·rice·s en bio ont manifesté à Paris dans le plus simple appareil pour dénoncer la version française de la Politique agricole commune (PAC) qui risque de les priver d’une importante source de revenus.
A Bruxelles, la nouvelle version de la PAC pour la période 2023-2027 entre dans sa dernière phase d’élaboration. Avec son budget de 386 milliards d’euros, c’est le premier poste de dépense de l’Union européenne. Les associations et syndicats paysans espéraient que la France utiliserait les 9,4 milliards d’euros qui lui sont réservés pour favoriser une agriculture respectueuse du vivant (Vert), mais il n’en sera rien.
A l’appel de la Fédération nationale d’agriculture biologique (FNAB), quelques dizaines de paysan·ne·s se sont mis·es à nu sur l’esplanade des Invalides, ce mercredi. Elles et ils pointaient du doigt la volonté du gouvernement de supprimer l’aide au maintien en bio. Cette subvention, qui succède à l’aide à la conversion octroyée au cours des cinq premières années, se monte à 150€ par hectare et par an pour les viticultures, et jusqu’à 600€ pour le maraîchage et l’arboriculture. Sa suppression représentera une perte de plusieurs milliers d’euros pour de nombreuses exploitations.
Le gouvernement se défend en arguant que l’enveloppe pour l’aide à la conversion passera de 250 à 340 millions d’euros par an. L’objectif est d’atteindre 18% de la surface agricole cultivée en bio contre 9,5% en 2019.
Autre point de tension : les éco-régimes, prévus par la nouvelle PAC. Ceux-ci consistent en une aide supplémentaire accordée aux pratiques les plus vertueuses. Or, ils seront attribués au bio comme aux exploitations à Haute valeur environnementale (HVE). Comme Vert l’avait raconté, ce label n’a rien à voir avec le bio et permet l’emploi de pesticides à grandes doses.
Pour toutes ces raisons, craignent les associations, la version française de la PAC décidée par le ministère de l’agriculture risque de décourager les paysan·ne·s tenté·e·s par le bio.