Décryptage

Après un printemps maussade, à quel été faut-il s’attendre ?

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Chaleurs actuelles. Ça y est : il fait chaud, voire très chaud, sur l’ensemble du pays depuis le début de la semaine, avec plus de 30°C relevés à de nom­breux endroits. Le signe d’un été qui s’installe tar­di­ve­ment après un print­emps plus que morose.

Après la pluie, le beau temps ? Le print­emps 2024 fut le plus arrosé depuis 2008 et le qua­trième plus mouil­lé jamais mesuré en France ; il fut aus­si gris, avec un déficit d’ensoleillement de près de 20% sur le pays. La faute à une «goutte froide», un phénomène météorologique car­ac­térisé par la per­sis­tance d’une masse d’air froid au-dessus d’un ter­ri­toire, qui entraîne un temps per­tur­bé (orages, pluie, etc). Mal­gré une impres­sion de fraîcheur, les tem­péra­tures sont restées au-delà des nor­males de sai­son au cours du print­emps.

Il en va de même pour le mois de juin, égale­ment jugé «frais» à cause de la météo capricieuse, mais qui sera aus­si finale­ment dans les normes des trente dernières années. «Nous avons vécu un mois de juin tout à fait nor­mal. Nous avons juste oublié ce qu’est notre cli­mat, désor­mais du passé», décrypte l’agroclimatologue Serge Zaka sur X. Il pour­rait très bien être le 29ème mois d’affilée au-dessus des nor­males de sai­son, même s’il est encore trop tôt pour l’affirmer. Pour l’instant, l’écart des tem­péra­tures par rap­port aux moyennes 1991–2020 pour­rait s’établir entre ‑0,2°C et +0,2°C, avec une médi­ane vers +0,1°C, ajoute Serge Zaka.

Des épisodes de fraîcheur et de douceur se sont alternés au cours du print­emps, mais les tem­péra­tures moyennes glob­ales étaient finale­ment au-dessus des nor­males saison­nières. © Météo-France

L’été s’annonce plus chaud que la nor­male, en par­ti­c­uli­er dans les régions méditer­ranéennes. C’est en tout cas le scé­nario priv­ilégié par Météo-France pour le moment. Avec le dérè­gle­ment cli­ma­tique, les étés sont de plus en plus sou­vent plus chauds que la nor­male, avec des vagues de chaleur qui peu­vent dif­fér­er (en inten­sité et fréquence) d’un été à l’autre. Cela n’exclut pas des épisodes de fraîcheur, comme au cours de l’été 2023.

Après un print­emps très arrosé, c’est un scé­nario sec qui sem­ble le plus prob­a­ble pour la péri­ode esti­vale — au moins dans le sud de l’Hexagone et en Corse. Cela «n’exclut pas des épisodes ponctuels avec une plu­viométrie pou­vant être locale­ment impor­tante», pré­cise l’organisation. Aucune ten­dance ne se dégage pour l’instant sur le reste du pays.

Les tem­péra­tures actuelles, légère­ment au-dessus des nor­males saison­nières, devraient baiss­er en fin de semaine afin de retrou­ver «une chaleur sans excès, restant clas­sique pour la sai­son», d’après Météo-France. Ce qui n’empêchera pas la sur­v­enue de nou­velles dégra­da­tions orageuses ou plu­vieuses, anticipe le ser­vice météo. Il fau­dra s’y habituer, puisque le réchauf­fe­ment cli­ma­tique a ten­dance à aug­menter l’intensité des phénomènes orageux.