Amazing. Lundi soir, le maire de Fournès (Gard), a annoncé l’abandon définitif d’un projet de méga-entrepôt Amazon, après une récente décision de justice qui condamnait le site.
L’immense centre de colis de 38 000 m² du géant du e-commerce ne verra pas le jour dans la petite commune gardoise de Fournès. Son maire, Thierry Boudinaud, a fait part de sa déception, au moment d’annoncer le retrait définitif du projet lors d’une conférence de presse, ce lundi 13 décembre : « Ce projet représentait des créations d’emplois. Or, nous sommes dans un bassin de vie qui en avait grandement besoin », s’est-il désolé auprès de Ouest-France.
Pour de nombreux citoyens, il s’agit d’une éclatante victoire. « On est ravis, enchantés et soulagés que cette décision ait été prise », se réjouit auprès de Vert Vincent Nouzille, président de l’association locale Prima Vera, engagée contre l’implantation du site depuis plusieurs années. « C’était un non-sens économique et environnemental. »
L’abandon du projet ne faisait plus vraiment de doute depuis le 9 novembre dernier, date à laquelle le tribunal administratif de Nîmes avait annulé l’autorisation environnementale délivrée en 2019 par le préfet. Une décision motivée par la présence d’une quinzaine d’espèces protégées sur le territoire prévu (dont la pie-grièche), ainsi que la proximité du pont du Gard, ouvrage classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Enfin, le tribunal a jugé que les contreparties promises par le promoteur – notamment la création de 600 emplois – n’étaient pas suffisamment étoffées pour justifier le classement du site en projet « d’intérêt public majeur ».
Il restait au promoteur du projet, l’entreprise Argan, la possibilité de faire appel de ce jugement. Celle-ci y a finalement renoncé, vendredi dernier. « Le tribunal administratif avait clairement fermé les portes au projet mais on est soulagés que le promoteur ne joue pas la montre au tribunal pour faire traîner le dossier », souffle Vincent Nouzille.
Sur Twitter, l’avocate et ancienne ministre de l’Environnement Corinne Lepage, dont le cabinet représentait les opposant·es au projet, s’est dite « heureuse » d’avoir obtenu la fin du projet de Fournès.
Fin octobre, un autre projet d’implantation d’Amazon avait capoté à Montbert, près de Nantes (L’Hebdo de Sèvre et Maine). Cette décision était, là aussi, le fruit d’une longue mobilisation locale contre l’installation de la multinationale américaine.