Des terres minées. Samedi, des milliers de manifestant·es se sont mobilisé·es à Lützerath, dans l’ouest de l’Allemagne, contre le projet d’extension d’une mine de charbon à ciel ouvert qui menace de détruire ce petit village.
Ce weekend, des milliers de manifestant·es en provenance de plusieurs pays ont convergé vers ce village situé près de Cologne pour s’opposer à l’opération d’évacuation de la Zone à défendre (Zad) de Lützerath, entamée quelques jours plus tôt par la police allemande. Celle-ci a décompté 15 000 participant·es, contre 35 000 pour les organisateur·rices de la mobilisation de samedi.
La manifestation de samedi fut l’occasion de nombreux affrontements entre les activistes et les forces de l’ordre. Une vingtaine de militant·es auraient été hospitalisé·es et environ 70 policiers seraient blessés, rapporte l’AFP. D’après la police, seul·es quelques activistes occupaient encore la zone dimanche soir.
À l’instar de la Française Camille Etienne ou l’Allemande Luisa Neubauer, la militante écologiste Greta Thunberg était présente à Lützerath pour l’occasion. « Berlin doit rendre des comptes. La science est claire : nous devons garder le carbone dans le sol. L’Allemagne se ridiculise », a fustigé l’activiste suédoise, vendredi. Devant le cratère laissé par l’immense mine, elle a déclaré : « Ça ressemble au Mordor, pour de vrai. Cela montre de quoi les humains sont capables dans les mauvaises circonstances », en référence au brûlant royaume de Sauron, l’antagoniste du Seigneur des anneaux de J.R.R Tolkien.
Depuis deux ans, des activistes occupent le hameau de Lützerath pour lutter contre l’extension de la mine de Garzweiler II, un site d’extraction de lignite (charbon) à ciel ouvert qui appartient à l’énergéticien allemand RWE. En octobre dernier, le gouvernement a conclu un accord avec l’entreprise, lui permettant d’étendre son exploitation en échange d’une fermeture de ses centrales à charbon ramenée à 2030 et non en 2038, comme le prévoient les objectifs nationaux. Mercredi, la police allemande a commencé à déloger les militant·es de la Zad afin de permettre à l’entreprise de commencer ses opérations.