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Quoi de mieux pour le social et l’écologie que de produire sa propre énergie ?


«On veut se réapproprier l’énergie» : près de Nantes, le premier fournisseur associatif d’électricité renouvelable turbine

Électrique cité. Depuis mars 2024, Énergie de Nantes produit et fournit de l’électricité à près de 260 bâtiments grâce à un moulin à eau. Rencontre avec celles et ceux qui font vivre le seul fournisseur d’électricité associatif en France.

Pasco a le regard fatigué. Le soleil se lève au-dessus de Nantes (Loire-Atlantique) pendant que le trentenaire attend patiemment son train. Ce jour-là, il a dû se lever tôt, parce qu’il a rendez-vous au moulin d’Angreviers, posé sur la Sèvre nantaise, à quelques kilomètres de là. Cette rivière est le dernier affluent d'importance de la Loire avant l’océan Atlantique.

«On a eu une forte crue la semaine dernière, ça a inondé le bâtiment. Donc, je vais aller donner un coup de main pour le nettoyage», explique Pasco, entre deux bâillements. Après une vingtaine de minutes de TER et un peu de marche, il rejoint trois autres «moulinistes». Coups de pelle. Coups de raclette. À la mi-journée, le sol est nettoyé.

Bertille et Régis, accompagné·es d’un ami, font quelques réparations sur l’alternateur du moulin d’Angreviers. ©  Marie Gréco/Vert

Chacun·e de ces volontaires a pris un peu de temps sur sa journée pour venir régler le problème de toute une communauté, dont ils ne sont qu’un échantillon ce matin-là. Toutes et tous sont membres d’Énergie de Nantes, une association née en 2019 et propriétaire du rez-de-chaussée du moulin d’Angreviers depuis 2022.

Une chute d'eau rapide, une turbine, un alternateur… dans cette bâtisse vieille de plusieurs siècles, elles et ils ont trouvé tout le nécessaire pour produire de l'électricité d’origine hydraulique, une forme d'énergie renouvelable. Le pari semble fonctionner : en mars 2024, Énergie de Nantes est devenu le premier producteur et fournisseur d’électricité associatif de France. Aujourd’hui, près de 260 bâtiments à Nantes et aux alentours, de particuliers et de professionnels, sont approvisionnés par l’association.

👉 Cliquez ici pour lire la suite de ce reportage de Marie Gréco.

· L’énergie solaire a dépassé le charbon pour la première fois dans la production d’électricité de l’Union européenne en 2024, a révélé le think thank Ember energy, ce jeudi. 47% de l’électricité du continent est désormais générée par les renouvelables grâce à l’essor du solaire et de l’hydraulique, contre seulement 29% par des combustibles fossiles (39% en 2019). Le document souligne que des efforts restent à faire pour développer le secteur de l’éolien. - Le Parisien

· Ce jeudi encore, les associations UFC-Que choisir et Générations futures ont révélé la contamination massive de l’eau potable en France à l’acide trifluoroacétique (TFA), le plus petit de la famille des PFAS, ces «polluants éternels». Les concentrations de la molécule sont très importantes à Paris, avec 6 200 nanogrammes par litre relevés dans le 10ème arrondissement. C’est 62 fois le seuil de qualité fixé pour les résidus de pesticides potentiellement à risque – le TFA n’est toujours pas considéré comme tel, alors qu’il le devrait. - Le Monde

· Mardi, le musée d’Orsay de Paris a annoncé qu’il prêterait des œuvres qui racontent le climat à des dizaines de musées en France, de Pont-Aven (Finistère), à Tulle (Corrèze) en passant par Ornans (Doubs). Dans le cadre de son opération «100 œuvres qui racontent le climat», qui se déroule de mars à juillet, 50 tableaux, dessins, photographies et statues seront aussi présenté·es dans l’institution parisienne. - Vert

Le mot : écotafeur

Travail que vaille. Il y a eu les bifurqueurs, les déserteurs : place aux écotafeurs. Contrairement à leurs congénères qui ont fait le choix de quitter leur voie professionnelle par conviction écologique, ces dernier·es sont resté·es dans leur entreprise pour agir de l’intérieur, afin de tenter d’adapter les modèles de production à un monde en surchauffe. Comme le révèle un sondage OpinionWay pour 2050Now La Maison, paru en novembre 2024, 77% des 18-30 considèrent qu’il est de leur responsabilité d’agir pour soutenir les causes sociales ou environnementales. Vert est allé à la rencontre de trois de ces jeunes salarié·es qui s’engagent pour faire changer les choses en profondeur dans leur boite. Pauline Chicoisne, Thomas Liénard et Pierre Dodeler avaient moins de trente ans au moment d’engager la révolution écologique de leur entreprise. Parfois confronté·es aux limites de leur action, elle et ils ont su imprimer une précieuse sensibilisation et un réel changement des usages en interne.

👉 Cliquez ici pour lire ces trois portraits de Rémy Calland.

De gauche à droite : Pierre Dodeler, Pauline Chicoisne et Thomas Liénard. ©  DR.

Quand la droite française veut enterrer la transition écologique

Duplomb dans l’aile. Après s’en être pris à l’Agence de la transition écologique (Ademe) et à l’Office français de la biodiversité (OFB), Les Républicains ont lancé une nouvelle offensive contre l’Agence bio, raconte Juliette Quef dans sa chronique pour l’émission La Terre au carré sur France inter. Vendredi dernier, un amendement du sénateur LR Laurent Duplomb a entériné sa suppression au motif de vouloir faire des économies. Court-termisme ou populisme ? Pendant que la planète brûle, certains jouent les pompiers-pyromanes.

©  France inter/Montage Vert

+ Margot Desmons, Loup Espargilière, Marie Gréco, Mathilde Picard, Antoine Poncet et Juliette Quef ont contribué à ce numéro.