Chères toutes et chers tous,
🔥 C’est déjà demain soir ! Jeudi à 18h45, venez discuter d’énergie et de sobriété avec un superbe panel d’expert·es à l’Académie du climat. Ce sera l’occasion de mettre la main en avant-première sur le nouveau poster de Vert consacré à… l’énergie (c’est bien fichu, non?). Plus d'infos ici.
Les renouvelables sont en plein essor, de quoi améliorer notre sort ?

La justice valide les méga-bassines en Nouvelle-Aquitaine
Alors que le tribunal administratif de Poitiers vient de rejeter les recours déposés contre les projets de réservoirs artificiels en Nouvelle-Aquitaine, les expert·es du Giec des Pays de la Loire recommandent leur interdiction.
Mardi, le tribunal administratif de Poitiers a rejeté tous les recours déposés contre les autorisations de construction de 16 retenues d'eau pour l'irrigation agricole dans les départements des Deux-Sèvres, de la Vienne et de la Charente-Maritime. En mai 2021, le tribunal avait déjà validé sept retenues - dont celle de Sainte-Soline - et demandé à régulariser les autres. Ce mardi, le juge a estimé que les projets n’avaient pas «d’incidences significativement défavorables pour l’environnement», au vu des réductions de seuils de remplissage demandées aux commanditaires.
«La biodiversité a été oubliée», regrette Dorian Guinard, maître de conférence en droit à l’université Grenoble-Alpes, dans une tribune au journal La Croix. Selon lui, le tribunal de Poitiers a ignoré les espèces protégées vivants sur le site des futures réserves d’eau.
Cette dimension sera peut-être prise en compte par la Cour administrative d'appel de Bordeaux, où les requérant·es contestent un précédent jugement du tribunal de Poitiers. En mai dernier, cette juridiction avait interdit cinq retenues d'eau creusées en Charente-Maritime, reconnaissant un manque de précision quant aux conséquences sur les nappes phréatiques et les rivières.
Le manque de ressources en eau, c’est ce qui inquiète désormais les scientifiques réunis dans le Giec (pour Groupe interdisciplinaire d’experts sur le changement climatique) des Pays de la Loire, une déclinaison locale du groupe d’expert·es de l’ONU. Dans leur dernier rapport publié ce mardi, elles et ils constatent que «ces méga-bassines ne règlent pas le sujet du manque de ressource en eau voire l’accentuent».
Le groupe d’expert·es plaide en faveur de solutions structurelles dans l’agriculture, dont la formation des agriculteur·ices aux enjeux climatiques et un soutien «social et financier» pour changer de modèle.

· Début avril, l’océan a atteint une température record de 21,1°C au niveau mondial ; une marque inédite depuis le début des relevés en 1981. Et ce, avant même le retour du phénomène «El Niño», qui se caractérise par un réchauffement ponctuel des eaux de l'océan Pacifique équatorial. «2023 s'annonce extrême», a réagi le climatologue Christophe Cassou sur Twitter.
· Mardi, le gouvernement a annoncé vouloir revenir sur l’interdiction prévue de la phosphine, un puissant insecticide utilisé pour traiter les céréales destinées à l’exportation hors de l’Union européenne. Ce, alors que l’Agence française de sécurité sanitaire (Anses) avait retiré son autorisation de mise sur le marché à compter du 25 avril. - France info
· Mardi encore, le gouvernement s’est félicité du doublement du nombre de trajets de «covoiturage du quotidien» au mois de mars 2023 par rapport à l’an passé. Depuis janvier, 80 000 nouveaux covoitureur·ses ont bénéficié de la prime de 100 euros mise en place pour encourager cette pratique sur les trajets de courte distance. - Sud-Ouest (AFP)
· Si le secteur culturel doit faire sa transition écologique, l’écologie a aussi besoin de la culture pour «susciter l’envie et le désir», soutiennent les auteur·ices d’une tribune à Vert. Le mouvement de l’écologie culturelle, l’auteur Samuel Valensi ou encore le collectif Minuit 12, en appellent à une véritable «transition culturelle».




«Les pêcheurs ont sincèrement cru qu’ils étaient en péril, que tout allait s’écrouler du jour au lendemain, et c’est de la faute de Monsieur Berville. Il a soufflé un vent de panique en jouant le marchand de peur»
- Claire Nouvian, fondatrice de Bloom
Garde la pêche. Ce mardi, l’ONG Bloom a déposé plainte contre Hervé Berville devant la Cour de justice de la République «afin que ce dernier réponde de ses propos incendiaires». Depuis plusieurs semaines, le secrétaire d’État à la Mer, Hervé Berville, brandit la menace d’une interdiction imminente par la Commission européenne de la pêche de fond dans les aires marines protégées françaises. De quoi provoquer peur et colère chez de nombreux pêcheurs qui, à la fin mars, ont organisé des manifestations musclées et s’en sont pris à l’organisation écologiste Sea shepherd, comme à l’office français de la biodiversité. Or, rappelle Libération, le «plan d’action en faveur d’une pêche durable et résiliente» de Bruxelles ne faisait que des préconisations, qui visaient à respecter les engagements pris lors du 15ème sommet mondial (COP15) sur la biodiversité en décembre dernier.

Les nouveaux sommets atteints par l’éolien et le solaire en 2022 laissent entrevoir le déclin des fossiles
En à vent. Au niveau mondial, les renouvelables poursuivent leur croissance à un rythme sans précédent et pourraient enclencher l’ère du déclin des énergies fossiles dès l’année prochaine.
«L'année 2022 restera dans les mémoires comme un tournant dans la transition mondiale vers une énergie propre», applaudit le think tank britannique Ember, dans son panorama mondial de l’électricité en 2022 publié mercredi.
Pour la première fois, l’éolien et le solaire ont fourni 12% de l’électricité mondiale en 2022, contre 10% l’année précédente. Le solaire est la source d’électricité à la plus forte croissance avec 24% de plus en un an. Au total, les sources d’électricité «propre» (renouvelables et nucléaire) ont atteint 39% de la production électrique à l’échelle globale, malgré une légère baisse (-4,7%) du nucléaire.
En dépit de cette poussée inédite, le charbon a produit 36% de l’électricité en 2022 et demeure la première source d’électricité dans le monde. «La crise de l’énergie n’a pas entraîné une grosse augmentation de l’utilisation du charbon, comme de nombreuses personnes le craignaient», souligne le think tank. La croissance de l’éolien et du solaire a comblé de 80% la hausse de la demande en électricité et limité le recours au charbon, qui n’a augmenté que de +1,1% en 2022.
2022 pourrait constituer le pic des émissions de gaz à effet de serre liées à la production d’électricité et la dernière année de croissance des énergies fossiles (gaz, charbon). Les expert·es d’Ember anticipent une légère baisse de la production fossile (-0,3%) en 2023, avant un déclin plus marqué de cette dernière en parallèle du déploiement des renouvelables dans les années à venir. «Cette décennie décisive pour le climat marque le début de la fin de l’ère fossile», prédit Małgorzata Wiatros-Motyka, autrice principale du rapport. «Nous entrons dans l’ère de l’électricité propre.»

À la découverte du rumex
Le saviez-tu ? Outre son nom «un peu naze de médoc pour le rhume», le rumex, une plante sauvage, fait beaucoup de bien à nos sols et vaut son pesant d’oseille. C'est ce que nous apprend Ophélie Damblé, aka «Ta mère nature», dans le dernier épisode de sa délicieuse série de courtes vidéos «Les plantes dont tout le monde se fout».

+ Loup Espargilière, Alban Leduc, Juliette Quef et Sanaga ont contribué à ce numéro.