Un numéro où l'on verra que ralentir le réchauffement, c'est simple comme la fermeture d'une usine à gaz.

Réduire les émissions de méthane pour ralentir rapidement le réchauffement
Tu méthane ! Lutter contre les émissions de méthane (CH4), puissant gaz à effet de serre, serait la manière la plus simple et rapide d'enrayer le réchauffement climatique.
2020 fut encore une année record pour les émissions de méthane, au plus haut depuis 800 000 ans. Hélas, ce gaz possède un pouvoir de réchauffement 86 fois plus important que le CO2 au cours des vingt premières années passées dans l'atmosphère. On estime qu'il est responsable d'un quart du réchauffement actuel. Parmi les principales sources d'émissions : l'agriculture (notamment les fameux « pets de vaches »), les décharges à ciel ouvert, et l'exploitation de gaz, de pétrole et de charbon : lors de l'extraction de ces hydrocarbures, d'importantes quantités de méthane sont relâchées dans l'atmosphère.
Autant de secteurs sur lesquels l'on peut agir vite et simplement, selon un rapport optimiste, publié jeudi par la Coalition pour le climat et l'air pur (CCAC), qui regroupe États membres de l'ONU, scientifiques, entreprises et ONG.

Ses auteur·rice·s estiment qu'il est possible de réduire de 45% les émissions d'ici 2030, à moindre coût et en utilisant les technologies déjà disponibles. Il s'agit, par exemple, d'améliorer la détection et la réparation des fuites de méthane de l'industrie. Des entreprises développent actuellement des satellites permettant de voir les moindres échappements (Vert). Le rapport recommande aussi de lutter contre le gaspillage alimentaire, de développer les énergies renouvelables et de mieux isoler les bâtiments.
Puisque le méthane produit l'essentiel de ses effets dans ses premières années de vie, sa réduction à la source permettrait d'atténuer rapidement le changement climatique. Sa diminution de moitié éviterait 0,3°C de réchauffement, indique encore le rapport. En outre, cette réduction aurait d'innombrables effets positifs, évitant 260 000 morts prématurées, 775 000 hospitalisations pour des crises d'asthme, ou la perte de 25 millions de tonnes de cultures en raison des sécheresses liées au réchauffement.

• Le groupe Total a annulé une campagne publicitaire qu'il avait prévu de diffuser dans Le Monde après la publication, jeudi, d'une enquête du quotidien sur ses montages financiers présumés en Birmanie. Comme Vert s'en était fait l'écho, Total est soupçonné d'avoir esquivé l'imposition d'une large part des bénéfices de son exploitation gazière Yadana, et d'avoir partagé ses revenus avec la junte militaire. - Le Figaro (AFP)
• Pour la première fois, le 4 mai, l'Union européenne a autorisé la mise sur le marché d'insectes pour l'alimentation humaine. Les larves de ténébrion meunier – ou « ver de farine » - pourront être vendues sous forme d'insecte entier séché, ou en poudre. Il s'agit d'un aliment très riche en protéines et qui nécessite l'emploi de faibles ressources. Onze autres demandes sont en cours pour autoriser la ventes d'autres espèces. - Le Point (AFP)


Urgence climatique, le B.A.-BA du climat en BD
Giec tout compris. Dans Urgence climatique, bande-dessinée hyper exhaustive sur les enjeux environnementaux, des profs et des expert·e·s du Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) nous font tout un dessin des crises du climat et du vivant.
C'est le rêve allégorique d'un incendie au cours duquel il brûle vive sa fille qui conduit le bédéiste Etienne Lécroart à s'allier à nouveau au mathématicien, économiste et philosophe Ivar Ekeland. Après leur collaboration pour Le hasard, une approche mathématique, les deux auteurs font chauffer leur cerveau pour expliquer l'urgence climatique en 120 pages. Loin de se positionner en sachants, ils donnent la parole à une foule de spécialistes et à des acteur·rice·s de terrain.

Scénarios du Giec détaillés par la climatologue Valérie Masson-Delmotte, doctrine du néolibéralisme expliquée par l'économiste Gaël Giraud, ou encore politiques publiques décortiquées par la députée américaine Alexandria Ocasio-Cortez : le tableau est riche, clair et précis. À grand renfort de chiffres et d'illustrations, les lecteur•ice•s (re)découvriront aussi bien les mécanismes biologiques et climatiques que les inégalités sociales et régionales à l'échelle du monde. Un ouvrage qui permet de mieux saisir que le bouleversement du climat et les pandémies ne naissent pas du hasard, mais bien de règles économiques et de politiques ultralibérales que nous pouvons encore modifier.
Urgence il y a, certes. Mais ce remarquable travail de synthèse et de pédagogie mérite que l'on s'attarde sur chacune de ses vignettes pour mieux « sortir de cet état d'angoisse, de sidération et d'aquoibonisme ».
Urgence climatique, Etienne Lecroart, Ivar Ekeland, Casterman, avril 2020, 19€
Une chronique signée Juliette Quef

Le vendredi, chez Vert, c'est le jour du Do it yourself (faites-le vous-même) ! En cette période de semis, on vous propose de quoi bricoler une mini-serre maison avec des cadres de récupération. Si tout se passe bien, votre serre devrait ressembler à ça. Pour savoir quoi semer à cette période de l'année, voici un calendrier des semis.


Le corona et le pangolin
Avec son air de ne pas y toucher, il a tout du coupable parfait. Mais le pangolin, pas plus que la chauve-souris, n'est responsable de la pandémie de Covid-19.
Par nécessité, par tradition ou par avidité, les humains ont sans cesse réduit l'espace qui les séparait des animaux sauvages. Or, dans la nature, des millions de virus dorment en attendant de trouver un hôte qui leur permettra de se répliquer et d'évoluer. C'est notre appétit insatiable en viande, en terres et en ressources de tous ordres qui fait se multiplier les maladies zoonotiques – celles qui franchissent la barrière des espèces. A l'instar de Zika, Ebola, le SRAS ou le Sida, 60% de nos maladies infectieuses proviennent du monde sauvage, rappelle Le corona et le pangolin. Un documentaire brut et édifiant qui raconte ces maux que nous nous infligeons, à nous-mêmes en même temps qu'à l'ensemble du vivant, des marchés d'animaux sauvages aux entrailles de nos smartphones.
Le corona et le pangolin, Sabine Holzer, 2021, disponible en replay sur le site d'Arte
