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Des satellites pour détecter les fuites de méthane

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Délit de fuites. Des entre­pris­es promet­tent de nou­veaux satel­lites capa­bles de détecter les plus infimes fuites de méthane.

Le méthane (CH4) est un puis­sant gaz à effet de serre émis en grande quan­tité par l’él­e­vage inten­sif et par l’in­dus­trie du gaz et du pét­role. Une récente étudedont Vert s’é­tait fait l’é­cho, avait révélé que la part du méthane d’o­rig­ine fos­sile dans l’ensem­ble du méthane présent dans l’at­mo­sphère aurait été sous-estimée de 25 à 40 %. 

Repér­er les fuites mas­sives des puits de gaz ou de pét­role n’est pas une mince affaire. D’abord, parce que les pro­duc­teurs n’ont que peu d’in­térêt à le faire et que les sanc­tions sont qua­si-inex­is­tantes. Ensuite, car jusqu’à récem­ment, la tech­nique con­sis­tait à utilis­er des détecteurs au niveau du sol. Une pra­tique un peu légère pour sur­veiller les innom­brables puits à tra­vers la planète. 

Les pre­mières images rap­portées par Iris, le nou­veau satel­lite de GHGSat, au-dessus de l’Al­ber­ta (Cana­da) © GHGSat

En octo­bre, une entre­prise cana­di­enne — GHGSat — a déclaré avoir révélé la plus petite fuite de méthane jamais observée depuis l’e­space grâce à ses satel­lites, rap­porte le New York Times. Le principe est le suiv­ant : un pre­mier satel­lite est chargé de bal­ay­er la sur­face du globe à la recherche d’une zone de fuites. Puis, un sec­ond engin bardé de cap­teurs plus sen­si­bles doit offrir une éval­u­a­tion bien plus pré­cise des effu­sions de méthane. Blue­field Tech­nolo­gies, une autre firme, promet déjà des satel­lites encore plus fins d’i­ci 2023. 

« La décou­verte et la quan­tifi­ca­tion des fuites de gaz depuis l’e­space change la donne […] dans la lutte con­tre le change­ment cli­ma­tique », a indiqué au New York Times Thomas Roeck­mann, pro­fesseur de physique et de chimie atmo­sphériques à l’u­ni­ver­sité d’Utrecht (Pays-Bas). De quoi — peut-être — per­me­t­tre aux Etats de mieux sur­veiller les rejets de l’in­dus­trie fos­sile, et à cette dernière, de répar­er des fuites qui nuiront de plus en plus à son image. 

Le méthane a un pou­voir de réchauf­fe­ment large­ment supérieur à celui du dioxyde de car­bone (CO2), mais sa durée de vie est plus courte. Aus­si, la réduc­tion de ses émis­sions aurait des effets rapi­des sur l’évo­lu­tion du cli­mat. Plus d’in­for­ma­tions dans le New York Times (en anglais).