La quotidienne

Polymère à boire

Chères toutes et chers tous,

💚 C'est la collab que tout le PAF attendait : Quota Climat devient partenaire de Chaleurs actuelles ! Ces dernières années, cette association est passée maîtresse dans l'art de repérer et débunker la désinformation médiatique sur l'écologie à la télévision et à la radio, mais aussi de dénicher les sujets ou émissions de qualité sur le sujet. Elle collabore également à l'Observatoire des médias sur l'écologie. Tous les mois, vous pourrez retrouver une de leurs productions exclusive dans la newsletter de Chaleurs actuelles.

🎉 Hier soir, à Paris, vous étiez plus de 300 participant·es à l’apéro du Club de Vert – l'événement ouvert à celles et ceux qui nous soutiennent au quotidien avec un don mensuel. Le Club a reçu la secrétaire nationale des Écologistes, Marine Tondelier, pour parler de son expérience d’élue d’opposition face au Rassemblement national à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), sa méthode et son personnage politique, et bien d’autres sujets passionnants. Punchlines assurées ! La vidéo et le texte de l'entretien seront disponibles prochainement.

Échange entre Marine Tondelier et Loup Espargilière, hier soir. © Yann Castanier/Vert

Une coalition se bat contre les pays pétroliers pour éviter des accords en toc sur le plastique.


À Busan, des positions antagonistes crispent les négociations internationales pour endiguer la pollution plastique

Dernier traité pour Busan. Depuis lundi 25 novembre et jusqu’au 1er décembre, 175 pays se réunissent à Busan, en Corée du Sud, pour finaliser un traité mondial qui doit limiter la pollution plastique. Les pays pétroliers tentent de freiner les négociations tandis qu’une coalition d’États de «haute ambition» souhaite limiter la production de matière vierge. Un accord est-il possible ? Vert fait le point.

«Ça n’avance pas assez vite», constate auprès de Vert Henri Bourgeois-Costa, directeur des affaires publiques de la fondation Tara Océan. Observateur à Busan, en Corée du Sud, il assiste aux négociations en cours entre les 175 pays pour obtenir un traité qui vise à limiter la pollution plastique mondiale. Après deux ans de tractations, le sommet qui se tient jusqu’à la fin de la semaine devrait être le round final pour obtenir un texte juridiquement contraignant sous l’égide des Nations Unies.

Des déchets plastiques sur une plage de Punta Cana (République dominicaine). © Dustan Woodhouse

Les discussions piétinent, mais Henri Bourgeois-Costa note avec enthousiasme que «pour la première fois, de nombreux pays ont affirmé haut et fort leur refus que la planète entière soit prise en otage par quelques pays producteurs de pétrole et transformateurs de plastique». Deux camps aux positions antagonistes se confrontent lors de ces négociations :

→ réunit 67 pays dont l’Union européenne. Elle veut inscrire l’objectif de diminution de la production mondiale de plastique dans l’accord final. Cette ambition est soutenue par de nombreux autres États comme la Colombie, le Panama ou encore les Îles Fidji.

→ Les pays producteurs de pétrole et transformateurs de plastique (Arabie Saoudite, Russie, Iran, Venezuela…) refusent de limiter la production de matière vierge qui représente un débouché juteux pour leurs industries. Ils ne veulent pas non plus discuter d’une éventuelle interdiction des substances chimiques toxiques utilisées dans les polymères (ces grosses molécules qui composent la matière plastique). Ils défendent uniquement le recyclage des déchets.

👉 Cliquez ici pour lire la suite de ce décryptage de Mathilde Picard. 

· Mercredi, le tribunal administratif de Bordeaux (Gironde) a confirmé l’annulation de la prolongation de la concession du vaste projet de mine d’or Montagne d’Or en Guyane. Ce refus, qui pourrait être le dernier épisode d’une longue saga judiciaire, a été justifié par les conséquences environnementales du projet d’extraction. Un dernier recours devant le Conseil d’État est encore possible. - Vert (AFP)

· Mercredi encore, le réseau France nature environnement (FNE) a dénoncé une vague de violences «intolérables», après que trois associations locales adhérentes ont été ciblées par des agriculteur·ices en vingt-quatre heures. Salarié·es menacées, fumier et pneus déversés devant les locaux : l’ONG fustige l’acharnement de la Coordination rurale, de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) et des Jeunes agriculteurs, et déplore l’inaction des forces de l’ordre face à ces intimidations. - Le Monde (AFP)

· Mercredi toujours, des étudiant·es de 12 écoles se sont mobilisé·es simultanément pour dénoncer la place occupée par de grandes banques polluantes dans leurs campus et leurs cursus. Les Mines Paris, l’ENS-Saclay ou encore l’École nationale des ponts et chaussées ont déployé des banderoles contre le soutien des banques aux énergies fossiles dans le cadre d’une campagne menée par les Amis de la Terre. Il y a deux semaines, Agro Paris tech et CentraleSupélec avaient déjà mené des actions contre les partenariats de leurs établissements (notre reportage).

· La pollution de l’air causée par les incendies est responsable de 1,5 million de morts par an, révèle une étude publiée dans la revue The Lancet ce jeudi. Entre 2000 et 2019, 90% de ces décès ont eu lieu dans des pays aux revenus faibles ou moyens, dont 40% en Afrique subsaharienne. - Libération (AFP)

Signer une pétition en ligne, ça sert vraiment à quelque chose ?

Il suffira qu’un signe. Popularisées dans les années 2010, les pétitions pullulent sur les réseaux sociaux. Souvent décrédibilisées, elles peuvent être le premier pas vers des avancées concrètes dans la société. Utilisées pour gagner en légitimité, établir un rapport de force avec un gouvernement ou une entreprise, ou encore structurer une action collective, les pétitions sont des outils puissants de mobilisation citoyenne.

👉 Cliquez ici pour lire ce décryptage de Mathilde Picard et Justine Prados.

💡 Cet article répond à la question posée par Florent sur Instagram dans le cadre de notre rubrique Le Vert du faux. Idées reçues, questions d’actualité, ordres de grandeur, vérification de chiffres : chaque semaine, nous répondons à une question choisie par les lecteur·rices de Vert.

L’heure d’escrocs !

Pascal est sous prozac : il ne peut plus rien dire sans se faire débunker en direct par son équipe, comme vous le verrez dans cette folle séquence. En tout cas, si vous ne nous soutenez pas pour renforcer nos enquêtes et nos décryptages, faites-le au moins pour que nos journalistes puissent se payer des cours de théâtre 🙏

© Vert

👉 Cliquez ici pour regarder la vidéo sur Instagram.

+ Rémy Calland, Margot Desmons, Antoine Poncet, Justine Prados et Sanaga ont contribué à ce numéro.