Chères toutes et chers tous,
🗓️ Sauvez la date ! Le vendredi 7 février, c’est la grande soirée de Vert et du musée des Arts et Métiers sur l’impact de l’intelligence artificielle sur le climat. Au programme : une table ronde avec Théo Alves da Costa, co-président de Data for Good, Anaëlle Beignon, spécialiste des usages environnementaux du numérique et Arthur Grimonpont, spécialiste de l’IA à Reporters sans frontières. Vous pouvez prendre votre place (gratuite) juste ici.
Ces habitants de Seine-Maritime résident juste à côté de l’usine BASF et de ses polluants ultimes.

Près de Rouen, ils vivent à côté de l’usine BASF, championne de France des rejets massifs de polluants éternels
Pfas au danger. À Saint-Aubin-lès-Elbeuf (Seine-Maritime), le géant de l’agrochimie BASF rejette dans l’environnement des quantités record de TFA – jusqu’à 87 kilos en une journée –, un «polluant éternel». Partagés entre inquiétudes, résignation et méfiance, des habitant·es témoignent.
«L’usine, on oublie qu’elle est là, on ne mesure pas le danger, jusqu’au jour où…» Pour Claudine Jarguel, retraitée de 73 ans, ce jour est arrivé. «Effarée, choquée», cette habitante de Saint-Aubin-lès-Elbeuf (Seine-Maritime) a appris fin 2024 qu’elle vivait à moins de deux kilomètres de l’industriel qui rejette les plus grandes quantités de «polluants éternels» jamais enregistrées en France à ce jour.
Omniprésentes, particulièrement persistantes, ces substances chimiques aussi appelées PFAS sont associées à des effets néfastes pour l’environnement et la santé humaine. Mercredi 22 janvier, celle qui habite depuis 48 ans la commune de 8 500 âmes fixe ses quelques pieds de tomates et de fraises d’un regard fataliste. Claudine Jarguel se pose «un tas de questions» : «Ces polluants peuvent-ils s’infiltrer dans le sol ? A-t-on les outils pour les traiter ? Qu’en est-il de l’alimentation ? De l’eau du robinet ? Je la filtre depuis longtemps, mais est-ce suffisant ?»

L’origine de ses inquiétudes se trouve à quelques encablures. Là-bas, les pavillons laissent place à des kilomètres de murs de béton ou de briques rouges, surmontés de fils barbelés qui délimitent les frontières de la plateforme chimique qui longe la Seine. De cette enceinte, seuls s’échappent les cheminées, les armatures de fer, les cuves et un bâtiment blanc marqué de quatre lettres : BASF.
Le leader mondial de la chimie (68,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2023) s’est implanté à Saint-Aubin-lès-Elbeuf en 2004. Il fabrique sur ce site de 13,5 hectares différents produits phytosanitaires dont le fipronil, un insecticide «tueur d’abeilles». Interdit dans l’agriculture française depuis 2004, il est toujours exporté vers des pays aux normes environnementales moins strictes, comme le Brésil.
👉 Cliquez ici pour lire la suite de ce reportage de Nicolas Cossic.

· Ce mercredi, la tempête Ivo déverse de fortes pluies et devrait accroître le niveau des inondations dans les départements d'Ille-et-Vilaine, de Loire-Atlantique et du Morbihan, maintenus en vigilance rouge pour crues. 100 000 personnes ont déjà été évacuées en Ille-et-Vilaine à cause de la montée des eaux. - Vert (AFP)

· Le changement climatique d’origine humaine a aggravé les incendies en Californie, a révélé une analyse du World weather attribution, mardi. Cet organisme scientifique étudie les liens entre les évènements extrêmes et le réchauffement climatique. L’étude montre que celui-ci a rendu 35% plus probable la configuration propice aux feux. Elle précise que la période de sécheresse s’est prolongée en raison du manque de précipitations et est venue se superposer aux vents hivernaux de Santa Ana. - Le Monde
· Ce mardi encore, le Conseil d’État a annulé l’interdiction de parler de «steak de soja» ou de «saucisse végétale» pour désigner les substituts végétaux à la viande. En février dernier, deux décrets du gouvernement avaient prohibé le vocabulaire de boucherie, charcuterie ou poissonnerie pour ces produits alimentaires, une décision contestée par les entreprises concernées et des associations. - France info



Fashion faut pas. La plateforme de fast fashion Shein est l'enseigne de mode dans laquelle les Français·es ont le plus dépensé en 2024, a révélé l’application de shopping Joko, mardi. Résultat, les associations caritatives sont saturées par les dons d’habits de mauvaise qualité, rapporte à Vert le délégué d'Emmaüs France. Il explique : «Les impacts de la fast fashion se sont fait sentir avant l’arrivée de marques d’ultra fast fashion comme Shein. Nous observons depuis plusieurs années une augmentation de la quantité de dons, liée à l’arrivée massive de cette mode jetable qui incite à renouveler sa garde-robe plus fréquemment. En 2022, 3,3 milliards de vêtements ont été vendus en France, soit 48 pièces par personne !» Un chiffre qui s’élevait à 2,8 milliards en 2021, selon l’éco-organisme Refashion.
👉 Cliquez ici pour lire la suite de cet entretien mené par Mathilde Picard.

89 secondes
Film d’horaire. Il ne reste plus que 89 secondes avant la «fin du monde», indique depuis mardi «l’horloge de l’apocalypse». Cet indicateur symbolique a été créé en 1947 par le groupe de scientifiques Bulletin of the Atomic Scientists, pour alerter sur le péril nucléaire et sur la montée des tensions entre États-Unis et URSS. Depuis, les chercheur·ses se réunissent deux fois par an pour juger si le monde est devenu plus sûr ou plus dangereux que l’année précédente, et ajustent l’horloge en conséquence. À sa création, elle pointait minuit moins sept minutes, avant de reculer drastiquement à la fin de la Guerre froide. Les aiguilles indiquaient alors minuit moins 17 minutes : le monde allait mieux. Entre temps, les scientifiques ont élargi les critères pour inclure les pandémies, la crise climatique ou les campagnes étatiques de désinformation. Ainsi, depuis 2022, le cadran ne montrait plus que minuit moins 90 secondes. Mardi, nous avons perdu une précieuse seconde, qui nous rapproche plus proche que jamais de la «fin des temps». Les raisons : guerres en Ukraine et au Proche-orient, crise climatique ou encore multiplication des fake news… Il serait grand temps de remettre les pendules à l’heure.

Les sentinelles du vivant racontent et interrogent notre relation à la nature
Détendre l’oreille. Quatre épisodes de 25 minutes pour mieux comprendre la nature. «Les sentinelles du vivant» est un podcast imaginé par quatre chercheuses en géographie et aménagement - Laure Cormier, Paula Macé Le Ficher et Sabine Bognon -, dans le cadre d’un programme de l’Agence nationale de la recherche (ANR). Comment définir la nature, comment l’humain a installé une relation de domination avec elle, comment la protéger ? Cette série documentaire répond à ces questions, entre histoire, géographie et philosophie.

+ Rémy Calland, Nicolas Cossic et Antoine Poncet ont contribué à ce numéro.