La quotidienne

PFAS à face

Chères toutes et chers tous,

🗣️ Ce dimanche 15 septembre à 10h30 en direct de la Fête de l’Humanité (Plessis-Pâté), ne manquez pas notre table ronde sur le thème «Comment les mobilisations écologistes contrent l’extrême droite», animée par Loup Espargilière (Vert) et Léa Guedj (journaliste indépendante), co-organisée avec Reporterre, Socialter et Mediapart. Invité·es : Sanaa Saitouli, co-fondatrice de Banlieues Climat, le député écologiste Benoît Biteau et Chloé Gerbier, co-fondatrice de l'association Terres de luttes. Programme et billets.


Au mépris des riverains de leurs usines de Pierre-Bénite, Arkema et Daikin veulent produire toujours plus de leurs substances maudites.


Malgré le scandale, Daikin et Arkema tentent d’augmenter encore leur production de polluants éternels, les riverains contre-attaquent

PFAS contre terre. Arkema, l’un des principaux producteurs de «polluants éternels» en France, a augmenté sa production à Pierre-Bénite, au sud de Lyon. Son voisin Daikin a lui aussi agrandi son usine. Parce que leur lieu de vie est massivement contaminé, des riverain·es excédé·es s’opposent à cette fuite en avant à coup de procédures judiciaires. Alors qu’une nouvelle audience se tient ce mardi, Vert fait le point.

Au sud de Lyon, la lutte contre les PFAS (substances per- et polyfluoroalkylées) n’a pas pris de vacances. Plus de deux ans après la révélation de ce scandale sanitaire et environnemental – une contamination massive, historique et actuelle de l’eau, de l’air et des sols autour de la plateforme industrielle de Pierre-Bénite –, le sujet des «polluants éternels» a occupé la justice lyonnaise tout l’été.

Des militant·es écologistes devant l'usine Arkema, en avril 2024. © Bastien Doudaine/Hans Lucas via AFP

Ce mardi 10 septembre, un nouvel épisode est attendu au tribunal administratif de Lyon. Il concerne le principal protagoniste du scandale : Arkema, producteur de ces molécules inventées par l’homme et prisées pour leurs propriétés anti-adhésives ou imperméables. Alors qu’elles inondent notre quotidien, elles persistent dans l’environnement et s’accumulent dans les organismes vivants. On les retrouve à des taux préoccupants dans les robinets d’au moins 200 000 personnes au sud de Lyon (relisez notre article sur les questions que vous vous posez au sujet des PFAS).
 

Une «usine très polluante», mais pas d’étude d’impact

«L’objet du recours est de réclamer la transparence sur l’évolution pendant 40 ans d’une usine très polluante», résume auprès de Vert Sébastien Bécue, avocat spécialiste du droit de l’environnement et représentant des requérant·es. En mai dernier, le géant de la chimie avait été autorisé, par arrêté préfectoral, à mettre en place un nouveau réacteur (une ligne de production) pour augmenter la production de son produit phare : le PVDF. Il s’agit d’un polymère fluoré, une sous-famille de PFAS. C’est aussi le cas, par exemple, du PTFE, plus connu sous le nom de Téflon, très utilisé par l’industrie dans le revêtement anti-adhésif des poêles (notre article sur les poêles Tefal pleines de «polluants éternels»).

👉 Cliquez ici pour lire ce décryptage de Lucas Martin-Brodzicki.

· Attaqué fin août par des rebelles yéménites houthis, le pétrolier Sounion était toujours en feu sur la mer Rouge ce weekend, a annoncé Greenpeace. La mission de l’Union européenne engagée dans les opérations de sauvetage a précisé que le remorquage était suspendu pour des raisons de sécurité et que des «solutions alternatives» étaient à l’étude. À bord, les 150 000 tonnes de pétrole brut risquent de provoquer une marée noire «dévastatrice» pour la biodiversité marine, selon Greenpeace. - RFI

· Depuis hier et jusqu’à samedi, une «masse d’air polaire» fait dégringoler les températures en France. Celles-ci fraichiront encore à partir de jeudi et provoqueront de premières neiges au-dessus de 1 500 mètres dans les Alpes. La masse d’air provient du cercle polaire, elle s’humidifie et s’adoucit en passant au-dessus des océans, avant d’atteindre la France. Ces périodes de froid sont assez rares et surviennent moins souvent avec le changement climatique, selon Météo-France. - Libération

· Des ONG françaises ont saisi la justice européenne pour faire annuler le renouvellement de l’autorisation du glyphosate jusqu’en 2033. Son autorisation avait été reconduite par la Commission européenne en novembre 2023 alors que la substance active présente dans plusieurs herbicides est classée comme «cancérogène probable» par l’Organisation mondiale de la santé depuis 2015. - Le Monde (AFP)

Des militant·es des Soulèvements de la Terre et de Bassines Non Merci, sur un pont de Venise. © Pierre-Yves Lerayer / Vert

1 300 kilomètres. C’est la distance parcourue par une soixantaine de membres du collectif Bassines non merci et des Soulèvements de la Terre pour se rendre depuis le marais poitevin jusqu’à Vicence, en Vénétie (Italie), où s’est tenu du 5 au 8 septembre un camp pour le climat dans la forêt. Organisé dans des bois menacés de destruction par un projet de ligne à haute vitesse (TAV), ce camp climat a rassemblé près de 400 personnes. Il fut l’occasion de montrer, par la présence de militant·es français·es, italien·nes et d'ailleurs, que la lutte contre l’accaparement de l’eau n’a pas de frontière. Cette «traversée des luttes de l’eau» a même poussé la promenade, le temps d'une ultime étape, jusqu’à la lagune de Venise, déjà menacée par le surtourisme.

👉 Cliquez ici pour voir le reportage photo de Pierre-Yves Lerayer.

196

Au moins 196 militant·es pour l’environnement ont été assassiné·es en 2023, comme le révèle l’ONG Global Witness dans son rapport annuel publié lundi. Ce sont les écologistes de Colombie qui paient le plus lourd tribut, avec 79 personnes tuées. Viennent ensuite le Brésil (25), le Mexique (18) et le Honduras (18). Les victimes sont très majoritairement des hommes (90%) ; les membres des communautés autochtones ont été particulièrement visé·es l’an passé, représentant 43% des décès. Si les causes de ces assassinats sont souvent difficiles à établir, Global Witness souligne que la dénonciation des effets dévastateurs de l’industrie minière ressort dans une grande partie de ces affaires. L’ONG appelle la Colombie, qui sera l’hôte de la prochaine COP de la biodiversité (du 21 octobre au 1er novembre 2024), à se mobiliser pour protéger ses défenseur·ses de l’environnement.

Cet animal archi-stylé que tout le monde déteste

Sur la fiente raide. Avec le rat, le pigeon est sans doute l’un des animaux urbains les plus détestés. On le dit sale, envahissant. C’est mal le connaître ! Dans sa nouvelle vidéo pour Vert, Ophélie Damblé - aka Ta Mère Nature – nous révèle les mille et un talents de ce volatile mal-aimé.

© Vert / Youtube

+ Ophélie Damblé, Loup Espargilière, Mathilde Picard, Justine Prados et Juliette Quef ont contribué à ce numéro.