La quotidienne

Pénurira bien qui rira le dernier

Chères toutes et chers tous,

📅  Jeudi 13 avril à l’Académie du climat (Paris 4), Vert organise une grande soirée intitulée «Sobriété, nucléaire, renouvelables : quelles énergies pour quel futur ?». Au menu, une table ronde sur l’indispensable sobriété, avec Anne Bringault, du Réseau action climat, l’ingénieur et vulgarisateur Rodolphe Meyer, alias «Le Réveilleur», Thomas Pellerin-Carlin, de l’Institut de l’Économie pour le Climat (I4CE) et Thomas Veyrenc, du Réseau de transport d'électricité (RTE). Il est encore temps de réserver des places de dernière minute en cliquant ici (c'est gratuit!).


Quand les plus riches remplissent leur piscine, l'or bleu se débine.


Piscines, jardins privés… la consommation ostentatoire des plus riches aggrave les pénuries d’eau dans les villes

La lutte des glaces. Les inégalités socio-économiques contribuent davantage aux tensions autour des ressources en eau dans les villes que la croissance démographique ou le changement climatique, révèle une récente étude.

Plus de 80 grandes villes ont expérimenté des pénuries d’eau depuis les années 2000 partout dans le monde, de Miami à Londres ou Barcelone en passant par Pékin, Jakarta ou Sao Paulo. Un problème qui va devenir de plus en plus récurrent, alors que «plus d’un milliard de citadin·es devraient expérimenter des pénuries d’eau dans le futur proche», prévient une étude publiée lundi dans la revue scientifique Nature sustainability. En raison de la consommation ostentatoire des plus riches, les inégalités socio-économiques sont l’obstacle le plus important à la satisfaction des besoins en eau de la population à long terme, ont découvert les chercheur·ses.

Les auteur·ices de cette analyse se sont penché·es sur le cas de la ville du Cap, en Afrique du Sud - une métropole marquée par de fortes inégalités et qui a connu une sécheresse sévère et une crise de l’eau entre 2015 et 2017. Les foyers de l’élite et des classes moyennes supérieures (les groupes «privilégiés») consomment respectivement 2 161 et 988 litres d’eau chaque jour - un niveau qui tombe à 178 et 41 litres quotidiens pour les classes populaires et les «informel·les», les habitant·es des bidonvilles. Cela signifie que les plus riches utilisent plus de cinquante fois plus d’eau que les populations les plus pauvres.

La plupart de l’eau utilisée par les groupes privilégiés sert à satisfaire des besoins non-fondamentaux (irrigation des jardins, piscines ), tandis que les autres groupes sociaux consacrent une plus grande partie (si ce n’est la totalité) de l’eau qu’ils consomment à leurs besoins basiques (hydratation, hygiène). © Savelli, E., Mazzoleni, M., Di Baldassarre, G. et al. / Traduction par Vert

Les auteur·ices de l’étude ont analysé différents scénarios qui pèseraient sur l’accès aux ressources en eau, dont la croissance démographique, la hausse des températures, ou bien l’augmentation des consommations «non-durables» par les groupes privilégiés. Le scénario «le plus préjudiciable» et insoutenable est celui d’une augmentation des inégalités et donc de la consommation d’eau pour des usages non-nécessaires par les plus riches.

«L’ère de l’eau potable abondante et bon marché est révolue», rappelle l’étude, citant un article scientifique de 2016. «Il est temps de s’accorder sur la façon dont la société doit partager la ressource naturelle la plus essentielle à la vie.»

· Jeudi, la justice administrative a mis un coup d’arrêt au projet d’agrandissement du centre commercial Westfield Rosny 2 en Seine-Saint-Denis (Île-de-France) en raison de son impact écologique sous-évalué. Alors que son extension en aurait fait le deuxième plus grand centre commercial de France, le projet était contesté par des associations locales. - France 3

· L’Inde est le pays qui abrite le plus de tigres sauvages au monde avec près de 3000 individus, soit 6,74% de plus qu’il y a quatre ans, selon un décompte officiel publié dimanche. Cette espèce menacée bénéficie d’un programme de protection initiée en 2010 avec douze autres pays d'accueil du tigre. - RFI


· Mauvaises anticipations, problème de coordination et de communication…un rapport d’inspection interministériel remis ce mardi pointe les nombreuses insuffisances du gouvernement dans la gestion de la sécheresse en 2022. Si «le pire a été évité», les auteurs appellent à des «mesures fortes» pour éviter la catastrophe cet été. - Libération

356 kilomètres carrés

Forêt agir. 356 kilomètres carrés de forêt sont partis en fumée en Amazonie brésilienne au mois de mars - une surface supérieure à celle du département du Val-de-Marne, et en hausse de 14% par rapport à l’an passé. La déforestation continue malgré l’arrivée au pouvoir du président Luiz Inacio Lula da Silva, qui s’était engagé à la réduire fortement. Avec 845 km2 détruits en trois mois selon les chiffres de l’Institut national de recherche spatiale (INPE) publiés vendredi, les 100 premiers jours de son mandat pourraient se hisser au deuxième rang des trimestres les plus ravageurs pour la forêt, juste derrière 2022 (941 km2). «Bien que le gouvernement actuel ait démontré son intention de lutter très sérieusement contre la déforestation, il faudra du temps pour changer le scénario», a estimé Mariana Napolitano, responsable de la conservation pour l’ONG WWF-Brésil, qui pointe les effets d’années d’impunité sous l’ex-président Jair Bolsonaro. Alors qu’un quart de l’Amazonie est détruite et que la forêt brésilienne émet plus de CO2 qu’elle n’en absorbe, sa préservation est un enjeu crucial pour limiter le réchauffement climatique et conserver l’extraordinaire biodiversité qu’elle recèle. - Libération (AFP)

Un atlas pour recenser et découvrir la biodiversité près de chez soi

La carpe et le territoire. Pour recenser le vivant à l’échelle locale et sensibiliser les populations, de nombreuses communes se dotent d’atlas de la biodiversité réalisés avec l’aide de leurs habitant·es.

Plantes, oiseaux, rongeurs… Connaissez-vous vraiment ces voisins qui s’égaillent au printemps ? Portés depuis 2010 par l’Office français de la biodiversité (OFB), les Atlas de la biodiversité répertorient toutes les espèces vivantes à l’échelle d’une ville ou d’une intercommunalité. Il en existe déjà plus de 800 à travers le territoire. «C’est souvent le premier pas des collectivités locales pour s’impliquer dans la protection concrète de la biodiversité», éclaire Sébastien Farau, en charge du projet au sein de l’OFB.

La carte des Atlas de la biodiversité communale portés par l’Office Français de la Biodiversité © OFB

La démarche dure trois ans. Elle débute par un recueil des connaissances existantes. S’ensuit un nouveau recensement complet des espèces à l’échelle de la commune. Enfin, un rapport est établi, avec des préconisations de sauvegarde. Si un Atlas est en cours d’élaboration, il y a de fortes chances que vous puissiez y participer. Des «avis de recherche sur les Salamandres» émis par la ville de Plougasnou dans le Finistère, aux sorties publiques sur les pas des reptiles, organisées en Loire-Atlantique, les collectivités sollicitent leurs habitant·es. «La mobilisation citoyenne est un pilier clé de tous les projets», appuie Sébastein Farau de l’OFB. L’organisme public finance la démarche à hauteur de 80% pour les communes. N’hésitez pas à encourager votre mairie à se lancer dans l’aventure !

Au-delà des enjeux locaux, les données de ces panoramas sont utiles aux recherches scientifiques, permettant de compléter l’inventaire national du patrimoine naturel animé par le Muséum national d’histoire naturelle. On protège toujours mieux ce que l’on connaît.

Pour savoir si votre commune a sauté le pas, consultez la carte en ligne de ces ABC - les Atlas de la biodiversité communale.

Un quiz pour se jeter à l’eau sur la sécheresse

Antisèche. Qu’est ce que l’eau virtuelle ? Quelle est notre empreinte eau ? À travers un questionnaire à choix multiples sobre et rapide, le journal Sud-Ouest propose de revoir les bases sur la sécheresse et l’eau, «un des grands enjeux du XXIe siècle». Une façon ludique de se préparer à affronter l’actualité qui s’annonce déjà brûlante pour cet été.

Cliquez pour accéder au quiz © Sud-Ouest

+ Alban Leduc et Juliette Quef ont contribué à ce numéro.