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📅 Jeudi 26 septembre, 5 ans jour pour jour après la catastrophe de Lubrizol, le Climat Libé Tour pose ses valises à Rouen. Un riche programme de conférences et autres joyeuses discussions à découvrir juste là.
🗳️ Les urnes ont parlé ! Avec 58,2% des votes, vous avez choisi que nous répondions à la question de Ninon, posée par mail : «Quels vêtements techniques écolo peut-on trouver ?». Réponse dans le Vert du faux dans les prochains jours.
Dans le nouveau gouvernement, l’écologie semble aux abonnés absents.
Gouvernement Barnier : l’écologie dégringole pour de bon
Son prédécesseur avait fait si peu de cas de la transition écologique que la nomination à Matignon de Michel Barnier, ancien ministre de l’Environnement au bilan flatteur, avait fait naître un (relatif) espoir chez certains observateurs. Hélas.
Signe de la faible importance accordée à ce sujet, le gouvernement de Michel Barnier annoncé samedi voit la transition écologique végéter au huitième rang protocolaire. Derrière l’Intérieur, les Armées, la Culture, ou l’Europe.
Macroniste de la première heure, Agnès Pannier-Runacher devient ministre de la Transition écologique, de l'Énergie, du Climat et de la Prévention des risques. Si l’énergie lui revient alors qu’elle avait été cédée au ministère de l’Économie, le périmètre de son portefeuille a été fortement restreint. Ainsi, les Transports ou la Mer passent sous l’égide du nouveau ministère du Partenariat avec les territoires et de la Décentralisation, dirigé par la conservatrice (ex-LR, passée chez Renaissance) Catherine Vautrin.
Le secrétariat d’Etat chargé de la Biodiversité a, lui, tout bonnement disparu.
La gestion des forêts, jusqu’ici opérée par l’Hôtel de Roquelaure, échoit au ministère de l’Agriculture. Un ministère glané par Annie Genevard, vice-présidente LR de l’Assemblée nationale. Très à l’écoute des revendications des chasseurs, elle s’est souvent opposée aux mesures de protection de la nature.
À l’instar de son prédécesseur Gérald Darmanin, le nouveau ministre (LR) de l’Intérieur Bruno Retailleau avait réclamé en vain la dissolution des Soulèvements de la Terre, estimant même que «les élus irresponsables qui paradent auprès [de ces] délinquants» devraient être suspendus de leurs fonctions. Il y a peu de doutes quant à la manière dont il gèrera les mobilisations écologistes.
Bon nombre des postes clefs liés aux défis environnementaux sont désormais aux mains d’une droite LR muette sur ces sujets, quand elle ne se fait pas pourfendeuse de «l’écologie punitive». S’il échappe à la censure, ce gouvernement fait craindre de nombreux et délétères retours en arrière quand jamais l’urgence d’agir n’a été aussi grande.
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· Jeudi, le naufrage au large du Groenland du navire de recherche océanographique «Adolf-Jensen», qui contenait quelque 20 000 litres de gazole, a provoqué une marée noire. Une pompe et un barrage flottant ont été immédiatement déployés sur 50 mètres autour de la zone de l’accident pour tenter de récupérer et traiter le carburant. - Le Temps
· Vendredi, les travaux de destruction-reconstruction du camping municipal de Quiberville-sur-mer (Seine-Maritime) ont démarré. Édifié derrière une route-digue longeant la mer, le camping et ses 200 emplacements se trouvait en première ligne de la montée des eaux et était régulièrement inondé. Un nouveau site, à 700 mètres de là, est en cours d’aménagement. - 20 Minutes
· Samedi matin, des membres des collectifs Extension Rebellion et de Stop Croisières ont bloqué l’entrée de navires de tourisme dans le port de Marseille durant deux heures. À bord de canoës, les militant·es entendaient dénoncer «la pollution de l'air causée par ces navires, véritables villes sur l'eau». Le blocage a été levé par la gendarmerie maritime et une vingtaine de d’activistes interpellé·es. - France Info
Énergie, transports, agriculture… les huit ministres-clés de la transition écologique dans le gouvernement Barnier
Agnès Pannier-Runacher, Catherine Vautrin, Annie Genevard… Vert s’est penché sur les huit profils à qui reviennent la lourde tâche de mettre en œuvre une transition écologique et sociale.
Agnès Pannier-Runacher, macroniste de la première heure et nouvelle ministre de l’Écologie
Après avoir été ministre déléguée à l’Industrie ou à l’Agriculture, et ministre de la transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher obtient le portefeuille de la Transition écologique, de l’Énergie, du Climat et de la Prévention des risques. Un intitulé à rallonge qui masque le fait que son ministère perd les compétences des Transports, de la Mer ou de la Forêt.
Énarque au profil très «techno», elle a fait de nombreux aller-retours entre public (Inspection générale des finances, Caisse des dépôts) et privé, avant de rejoindre les soutiens d’Emmanuel Macron en 2016. Son parcours personnel et professionnel l’a placée dans de nombreuses situations de conflits d’intérêts potentiels : son père a dirigé Perenco, le deuxième plus grand pétrolier français ; ses enfants détiennent des parts dans une société familiale elle-même enchevêtrée dans Perenco (Disclose) ; son ex-conjoint était cadre chez Engie.
Active dans la politique de relance du nucléaire, elle a aussi fait adopter une loi sur le développement des renouvelables en 2023. Elle préfère travailler à décarboner l’industrie et proposer une «écologie des solutions» plutôt qu’une «écologie des interdits». La réduction du périmètre de son ministère laisse craindre que celui-ci ne soit cantonné aux sujets énergétiques.
Annie Genevard, une élue proche du monde rural et d’une agriculture productiviste
À 68 ans, la députée Les Républicains (LR) du Doubs, ancienne proche de François Fillon et maire (2002-2017) de Morteau, commune rurale jurassienne réputée pour sa saucisse, prend la suite du centriste Marc Fesneau à la tête de ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de la Forêt. Ancienne professeure de lettres classiques, cette figure de l’aile conservatrice de LR qui «se voyait bien» à l’Éducation, devra au final faire redémarrer l’imposant chantier de la grande loi d'orientation agricole, stoppé par la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin dernier. Co-autrice du livre blanc de LR sur l’agriculture, paru en janvier 2024, elle y soutient une vision de l’agriculture basée sur «la liberté d’entreprendre» et sur laquelle pèseraient «moins de normes», proche de celle du syndicat majoritaire agricole FNSEA. Ce dernier s'est d'ailleurs félicité, samedi, de sa nomination.
Marie-Agnès Poussier-Winsback, le comeback de l’Economie sociale et solidaire au gouvernement
Désormais numéro 3 dans l’ordre protocolaire, l’ancienne ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités de 64 ans prend les commandes d’un ministère du Partenariat avec les territoires et de la Décentralisation. Ex-LR très conservatrice, l’ancienne députée de la Marne a participé aux gouvernements Raffarin et Villepin, et s’est opposée au mariage pour tous avant de rallier le parti d’Emmanuel Macron en 2022. Chargée d’approfondir la décentralisation, elle devra naviguer dans un contexte de défiance des collectivités territoriales envers l’Etat et de probables coupes budgétaires. Trois ministres délégué·es lui sont rattaché·es : Françoise Gatel à la Ruralité, au Commerce et à l’Artisanat ; Fabrice Loher à la Mer et la Pêche, et François Durovray aux Transports.
👉 Cliquez ici pour lire la suite de l'article de Jennifer Gallé, Mathilde Picard et Juliette Quef
Quand les pandas font leur chow-chow
Coup fourré. On n’en finit jamais de découvrir de nouvelles espèces ! En mai dernier, dans un zoo de Taizhou, une ville située dans l’Est de la Chine, les visiteurs et visiteuses étaient invité·es à s’émerveiller, moyennant quelques yuans supplémentaires, devant d’adorables «pandas miniatures». De drôles de créatures, maquillées et aboyantes, dont Le Parisien nous révèle la véritable nature dans cette vidéo.
+ Margot Desmons, Jennifer Gallé, Mathilde Picard et Juliette Quef ont contribué à ce numéro.