La quotidienne

Meta gueule

Chères toutes et chers tous,

🔥 Vert recrute ! Nous recherchons un·e journaliste spécialisé·e sur la désinformation climatique, un·e journaliste web et un·e responsable marketing. Si vous connaissez quelqu’un qui connaît quelqu’un, n’hésitez pas à transmettre nos trois offres d’emploi.


Au nom de la «liberté d’expression», les géants des réseaux encouragent la désinformation. 


«On ne me propose que des miettes» : François Chabré, agriculteur invalide, se sent «abandonné» par son assurance

Après une vie de labeur, cet éleveur de 60 ans installé dans la Loire est obligé de continuer le travail malgré son invalidité. Il dénonce l’insuffisance des pensions accordées par la sécurité sociale et son assurance privée, et compte faire entendre sa voix face au manque de reconnaissance dont souffre le monde agricole. Vert est allé à sa rencontre.

C’est une scène habituelle ces derniers temps à la ferme de la Martinière. Assis devant la table de la cuisine encombrée de feuilles volantes, François Chabré et sa compagne Françoise Blanchard scrutent en détail une pile de dossiers administratifs sortie des placards. En les suivant de l’index, François lit les quelques lignes devant lui à voix haute, puis repousse la feuille à l’autre bout de la table. «La première fois que j’ai lu ça, je me suis effondré», raconte le vigneron et éleveur de porcs, installé depuis 1994 dans le petit village d’Ambierle (Loire).

Le courrier en question annonce le montant de la rente mensuelle d’invalidité accordée par son assurance privée : 380,10 euros. Trois fois moins que le montant espéré. La lassitude marque le visage habituellement rieur de François.

François Chabré dépend de la rente de son assureur pour amorcer la transmission de sa ferme. © Tom Hébrard

Prothèse au genou, rupture des tendons de l’épaule, arthrose dans les mains… À 60 ans, l'agriculteur ne peut plus tenir le rythme de son exploitation. Cet hiver, la Mutualité sociale agricole (MSA) l’a déclaré inapte au travail et lui verse une pension d’invalidité. Il comptait sur la rente de son assureur Prédica, filiale du Crédit agricole assurances, pour compléter ses revenus jusqu’à sa retraite en 2026.

«On ne me propose que des miettes», s’indigne le sexagénaire, qui évalue à 480 euros ce qu’il reste des deux pensions mensuelles (380,10 euros de Prédica et 680 euros de la MSA) une fois les cotisations payées. «Avec ça, je ne peux pas me permettre d’arrêter la ferme : j’ai un prêt contracté pendant le Covid à rembourser et je dois payer un salarié pour me remplacer sur les tâches que je ne peux plus faire.»

👉 Cliquez ici pour lire la suite de ce reportage de Baptiste Thomasset.

· Fin décembre, deux associations écologistes ont porté plainte contre l’Office national des forêts (ONF) et l’entreprise de travaux publics Zunino pour avoir mené des «coupes abusives d’arbres» dans la forêt domaniale de Beynes, dans les Yvelines. Sauvons les Yvelines et Jade reprochent aux deux structures d’avoir détruit des zones humides et menacé des habitats d’espèces protégées. L’ONF assure avoir mis en place les contrôles nécessaires pour limiter les dégâts. - France 3

· Joe Biden va annoncer la création de deux nouveaux monuments nationaux en Californie la semaine prochaine, a révélé la Maison Blanche mardi. Ces vastes zones naturelles seront désormais protégées contre les forages, l’exploitation minière et d’autres activités industrielles. Un pied de nez à Donald Trump, à quelques jours de son investiture du 20 janvier, alors que le milliardaire d’extrême droite a promis de «forer à tout va» lors de son second mandat. - Ouest-France (AFP)

· Les prix des billets de train augmenteront en moyenne de 1,5% pour les TGV Inoui et les Ouigo et de 1,9% pour les Intercités à partir de ce mercredi, a dévoilé SNCF Voyageurs mardi. Une hausse maintenue au niveau de l’inflation prévue en 2025 pour «protéger le pouvoir d’achat de ses clients et assurer une offre accessible», promet l’entreprise. - BFMTV

Meta met fin à la vérification des informations au nom de la «liberté d’expression»

Meta gueule. Mardi 7 janvier, le patron du groupe Meta (Facebook, Instagram, Whatsapp) Mark Zuckerberg a surpris son monde en annonçant une série de mesures pour «restaurer la liberté d’expression» contre la «censure» sur ses réseaux. Dans une vidéo, il a expliqué vouloir remplacer ses équipes dédiées à la vérification des informations, par des notes des utilisateur·rices, à l’instar de ce qu’Elon Musk a mis en place sur X. «Orientées politiquement», ses équipes américaines de fact-checking déménageront de Californie, État progressiste, au très conservateur Texas. Pour l’heure, l’Europe devrait être épargnée par ce changement.

Zuckerberg a aussi promis le grand retour des contenus politiques, mis en retrait sur ses réseaux depuis plusieurs années. Plus inquiétant encore, sa volonté de travailler avec Donald Trump (dont il financera en partie la cérémonie d’investiture) «pour [s]’opposer aux gouvernements à travers le monde qui s’en prennent aux entreprises américaines» pour les censurer. Il a ciblé l’Europe, la Chine et même l’Amérique latine, où des «tribunaux secrets» ordonneraient aux entreprises de retirer des contenus. Après Elon Musk (X, Tesla, SpaceX, etc.), Jeff Bezos (Amazon, Washington Post) et Sam Altman (Open AI), Mark Zuckerberg est le dernier géant de la tech à afficher son soutien à Donald Trump, auquel il s’était pourtant opposé pendant son premier mandat.

Capture d’écran de la vidéo postée par Mark Zuckerberg sur ses réseaux ce mardi.

1%

Animal traitance. Les journaux télévisés de TF1, France 2 et M6 ont accordé moins de 1% de leur temps d’antenne à la 16ème conférence mondiale (COP16) sur la biodiversité de Cali (Colombie) en octobre dernier, a révélé l’association Climat médias fin décembre. «La couverture médiatique de cette COP, quasi inexistante, s’est principalement limitée à l’annonce de son lancement, puis de sa clôture», note l’association. Elle a dénombré sur chaque chaîne «trois à quatre reportages» axés sur la biodiversité en général pendant la période. Ceux-ci présentaient «un chapelet de solutions reposant le plus souvent sur des initiatives individuelles ou associatives, répondant à un enjeu pour une espèce au lieu de présenter une vision plus globale», regrette Climat médias. Et de résumer : «Les enjeux de la biodiversité peinent encore à se faire une place dans les discussions, tant politiques que médiatiques.»

Arte part à la découverte du gaming écolo et décroissant

Jeux idéaux. L’émission d’Arte Tracks se penche sur un univers méconnu, qui allie informatique et permaculture : le permacomputing, ou permacomputation en français. Réparer et recycler sont les maîtres-mots de cette pratique inspirée de l’agriculture durable. La journaliste Anastasia Hadjadji part à la rencontre de trois activistes de ce gaming écolo et décroissant, pour «réapprendre à prendre le temps de jouer».

© Arte

+ Rémy Calland, Antoine Poncet, Justine Prados et Baptiste Thomasset ont contribué à ce numéro.