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Make America Grey Again

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La présidentielle américaine est lancée, et Donald veut à nouveau nous Mickey. 


L’écologie a-t-elle trouvé sa place dans les médias ?

Charte sur table. Mercredi 10 janvier, 200 signataires et ami·es de la Charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique se sont réuni·es à Paris pour phosphorer sur les réussites et les freins à la progression des enjeux climatiques dans les médias.

«La Charte, c’est d’abord un bilan positif», s’enthousiasme Carine Mayo, secrétaire nationale de l’association Journalistes-écrivains pour la Nature et l'Écologie en introduction. Conçue par un collectif de journalistes - dont Vert fait partie - comme une boussole pour aiguiller la profession vers un meilleur traitement des questions climatiques et environnementales, la Charte compte désormais près de 2 000 journalistes et plus de 150 médias et organisations signataires.

Formations aux enjeux écologiques dans les rédactions, transversalité, référents environnement dans les différents services, pédagogie, création de chartes internes dans pléthore de médias… la Charte a contribué à une mue collective amorcée après le Covid, que Vert vous avait racontée dans cet article.

Mercredi 10 janvier, deux cents personnes étaient réunies à la Gaîeté Lyrique pour faire un premier bilan de la Charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique. © Antoine Bonfils

Mais les blocages à l’application de la Charte demeurent nombreux. «La Charte, c’est comme l’Accord de Paris, elle n’est pas contraignante», sourit Laurie Debove, rédactrice en chef de La Relève et la Peste. Parmi les freins plus courants, une focalisation sur le bilan carbone plutôt que sur des changements éditoriaux, le peu de considération pour le climat, un manque d’effectifs, des chartes internes moins ambitieuses.

«Il n’y a pas que le Président qui aime la bagnole, les journalistes aussi. C’est difficile de remettre en question son propre mode de vie», remarque Sophie Roland, formatrice dans les rédactions. Pour elle, le nœud qui empêche le changement se situe à la tête des rédactions : «Il faut que les rédacteurs en chef écoutent les journalistes. Le problème, c’est la verticalité».

La suite de cet article où il est question de procès en militantisme, de sciences cognitives et de l'avenir de cette Charte est à lire juste ici.

· Vendredi, le parquet de Bordeaux (Gironde) a ouvert une enquête après plusieurs plaintes concernant les huîtres contaminées du bassin d’Arcachon, interdites à la vente depuis fin décembre. L’association Coordination environnement du bassin d’Arcachon (CEBA) a notamment porté plainte contre X pour pollution, intoxication et mise en danger d’autrui, arguant que «beaucoup savaient» que les huîtres étaient contaminées dès le mois de novembre, mais ont fermé les yeux pour «sauver» Noël pour les ostréiculteur·rices. - Le Monde (AFP)

· Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, mènera bien les négociations françaises lors de la 29ème conférence des Nations unies (COP29) sur le climat, qui se tiendra en Azerbaïdjan en novembre prochain. Cette question restait en suspens depuis le remaniement de la semaine dernière, au cours duquel le ministère de l’Énergie a disparu pour être placé sous l’autorité du ministère de l’Économie (notre article). - Ouest-France

· Ce lundi matin, une personne sans abri est morte à la Réunion alors que le territoire était en alerte maximale («alerte violette») à l’arrivée du cyclone Belal. Les autorités prévoient encore des rafales à 250 km/h, des rivières en crue et une forte houle, avec des vagues allant jusqu’à 15 mètres. En milieu de matinée (heure de Paris), l’alerte est passée au rouge, permettant aux services de secours de commencer les opérations de reconnaissance des dégâts. Le reste de la population reste en confinement strict jusqu’à nouvel ordre. - France info

1 000 milliards

Richesse bien raisonnable ? Au rythme actuel, la fortune d’un de nos multimilliardaires pourrait dépasser le seuil des 1 000 milliards de dollars (913 milliards d’euros) dans moins d’une décennie, révèle Oxfam dans un rapport publié ce lundi, alors que s’ouvre la 54ème édition du Forum économique mondial à Davos (Suisse). En parallèle, il faudrait 230 ans pour éradiquer la pauvreté si l’on suivait la trajectoire actuelle. Les cinq hommes les plus riches au monde ont doublé leur fortune depuis 2020, alors même que 60% de la population mondiale (cinq milliards de personnes) a perdu de l’argent depuis cette date. À l’échelle française, les fortunes des quatre plus gros milliardaires (la famille de Bernard Arnault, la famille Bettencourt Meyers, Gérard Wertheimer et Alain Wertheimer) ont bondi de 87% depuis 2020, tandis que la richesse cumulée de 90% des Français·es a diminué.

Dimanche 14 janvier, lors du meeting de Donald Trump dans l’Iowa, un manifestant est venu dénoncer la politique climaticide de l’ancien président. © Scott Olson / AFP

«Trump, pour qui travaillez-vous ?» : une poignée de militants écologistes donnent de la voix au meeting de l’ancien président

Faut pas se Trumper. En meeting ce dimanche dans l’Iowa pour le lancement des primaires républicaines, le candidat à la présidentielle étasunienne s’est fait chahuter par des militant·es écologistes.

Qui de l’ancien président Donald Trump, du gouverneur de Floride Ron DeSantis ou de l'ancienne ambassadrice de l'ONU Nikki Halley les électeur·rices du Parti républicain choisiront pour s’élancer dans la course à la Maison blanche ?

Le vote qui se tiendra ce lundi soir dans le petit État rural de l’Iowa lance les élections primaires Républicaines, qui doivent déterminer le ou la future candidate du parti. Ce coup d’envoi prend la forme d’un «caucus», où le vote ne se déroule pas à bulletin secret, mais via des réunions organisées dans des lieux publics.

Grand favori, Donald Trump participait ce dimanche à un meeting à Indianola, bourgade de l’Iowa prise dans une tempête de neige et des températures glaciales. «Sortez, bravez la tempête et sauvez l’Amérique», a-t-il dit à ses soutiens dans un discours. Une allocution brièvement interrompue par des militant·es écologistes du Mouvement Sunrise, créé en 2017 pour lutter contre le changement climatique.

«Trump, Trump, vous avez récolté des millions de dollars grâce aux énergies fossiles. Pour qui travaillez-vous, pour les milliardaires du gaz ou pour les gens ordinaires comme moi ?», l’a apostrophé une jeune activiste avant d’être évacuée. «Qu’ils retournent voir leur maman», a réagi Trump.

Grand promoteur de la production et de l’exportation du pétrole et du gaz de schiste, Trump est un climatosceptique notoire qui aura sorti en 2017 les États-Unis de l’Accord de Paris. Pendant son mandat (2017-2021), il aura orchestré le détricotage de la réglementation environnementale de son pays, et entraîné l’annulation de près de 80 règles encadrant, entre autres, la pollution de l’air et l’extraction des énergies fossiles.

Les bonnes nouvelles de la semaine

Pour votre équilibre personnel, les spécialistes sont formels : il vous faut au moins cinq bonnes nouvelles par semaine ! Au menu, ce lundi : viande de chien, renouvelables et droits de la nature.

© Vert

+ Loup Espargilière, Gaëtan Gabriele, Jennifer Gallé et Justine Prados ont contribué à ce numéro.