L’Europe à -50% ?


À l’heure où s'ouvrent de nouvelles négociations sur le climat, l’Europe parviendra-t-elle à ne pas brader la planète ? 

Vers un nouvel objectif climatique pour l'Europe

-40, -50, -60, qui dit mieux? Alors que l'Europe se cherche de nouveaux objectifs climatiques, la commission environnement du Parlement européen plaide pour une réduction de 60% des émissions de CO2 d'ici 2030

En 2014, l'Union européenne (UE) s'était fixée pour but de réduire de 40% ses émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030 par rapport à leur niveau de 1990. Un objectif qui se révèle très insuffisant pour espérer rester sous la barre des 1,5°C de réchauffement.

Jeudi, après un vote serré, les membres de la commission environnement se sont donc mis d'accord pour accroître franchement l'effort auquel devront consentir les Etats. Le Parlement se prononcera sur le sujet lors de la session plénière d'octobre.

Mais dès mercredi prochain, à l'occasion de son discours sur l'état de l'Union, Ursula von der Leyen pourrait annoncer son propre objectif, de l'ordre de 50 à 55%. Elue en 2019, la présidente de la Commission européenne porte depuis lors le projet, validé par les Etats-membres en mars dernier, d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050. A cette date, l'ensemble des émissions encore produites sur le sol européen devra être compensé.

Ursula von der Leyen devant le Parlement européen en juillet 2019  © Parlement européen

Par leur vote de jeudi, les eurodéputés espèrent accroître la pression sur l'exécutif européen et ce, d'autant plus, que certains points centraux sont toujours mis de côté. Les émissions importées, c'est-à-dire le CO2 émis lors de la fabrication d'objets importés en Europe, comme les smartphones, ne sont toujours pas comptabilisées. Celles-ci représenteraient 24% du bilan carbone de l'UE.
Les eurodéputés tentent également de mettre en place un conseil de scientifiques pour vérifier que l’UE est sur la bonne trajectoire climatique. Plus d'informations dans 20 Minutes

L’armateur du Wakashio promet 8 millions d’euros de dédommagement

Déso pour les eaux. L'armateur japonais du Wakashio, le navire qui avait provoqué une fuite d'hydrocarbures au large de l'île Maurice, s'est engagé à verser l'équivalent de 8 millions d'euros de dédommagement.

« Un milliard de yens environ, sur plusieurs années », c'est ce qu'a annoncé Mitsui OSK Lines dans un communiqué publié ce vendredi. L'armateur promet de contribuer à réparer les dégâts produits par le Wakashio, ce vraquier qui s'était échoué après avoir heurté un récif, le 25 juillet.

Celui-ci contenait 3 800 tonnes de fioul et 200 tonnes de diesel ; 1 000 tonnes d'hydrocarbures se seraient déversées dans l'Océan indien, provoquant une marée noire sur les côtes mauriciennes. En août, les secours avaient réussi à pomper l'essentiel des réserves du navire avant que celui-ci ne se disloque, évitant une catastrophe d'une autre ampleur. 

La société Nagashiki Shipping, propriétaire du navire, avait déjà présenté des excuses au mois d'août, indiquant « être profondément consciente de [ses] responsabilités ». Une enquête est toujours en cours pour tenter de déterminer les responsabilités. A lire dans le Figaro (AFP)

Ensauvager les golfs

Remise au green. En Australie, des rewilders (« réensauvageurs ») convainquent leur municipalité d'investir des golfs et canaux artificiels pour y faire renaître des zones humides dans les aires urbaines.

A Elwood, banlieue de Melbourne, les neuf trous d'un golf privé seront bientôt rebouchés par les équipes municipales pour y recréer un marais. C'est la réalisation du rêve de gosse de Gio Fitzpatrick qui, depuis ses 15 ans, part à la rencontre de la faune et la flore des environs, comme le raconte le Guardian. 

Celui-ci a réussi à convaincre les élus locaux de s'emparer du golf lorsque la popularité de ce dernier a commencé à décliner. Les travaux viennent de démarrer pour faire revenir la vie dans cette zone autrefois humide à l'époque pré-coloniale (avant la fin du 18è siècle). 

C'est l'un des enseignements du rapport Planète vivante publié hier par le WWF : la disparition des habitats - dont ces zones humides - est l'une des menaces principales qui pèsent sur la biodiversité à l'échelle mondiale. 

En 2016, le scientifique Ben Walker a dû rassurer le conseil municipal d'Ipswich, dont certains membres craignaient que la renaturation du ruisseau de Small creek, scellé dans un canal en béton, n'entraîne un retour en force des serpents et moustiques. Ni que le renouveau de cette zone humide n'aggraverait les risques d'inondation (c'est tout le contraire). 

« En quelques années, nous sommes passés de zéro poisson à des centaines » a raconté Ben Walker au Guardian, se félicitant du retour d' « anguilles, de tortues, de spatules [une sorte d'échassier – Ndlr] », et même de kangourous. A lire dans le Guardian (en anglais).

Le vendredi, chez Vert, c'est le jour du Do it yourself (Faites-le vous-même) ! Aujourd'hui, on vous indique la recette d'une excellente alternative au lait de vache, un aliment relativement cher et qui ne devrait pas l'être : le lait d'avoine. 

Vous pouvez cliquer sur l'image pour l'afficher en plein écran et l'enregistrer d'un coup de clic droit © Vert

Les clopes écolo et autres astuces de la « transition écologique »

En ces temps de crise climatique, certaines entreprises rivalisent d'ingéniosité pour ne rien changer sur le fond. Le reporter et humoriste de France Inter, Guillaume Meurice, s'est rendu au salon Produrable, où le cigarettier Philip Morris tient pavillon et où l'on propose de sauver la planète en plantant des courgettes au bureau

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